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Gaëlle de Habsbourg " Qui suis-je réellement ? Si seulement je le savais ! " [FINIE]

 ::  :: Le Baptême :: Hallelujia !
Jeu 8 Fév - 11:02
Gaëlle de Habsbourg
ft. Rosie Tupper

Âge : 26 ans
Statut sanguin :
Situation conjugale : Peut-on encore songer à l'amour quand, comme moi, l'on est plus qu'une vulgaire poupée de chiffons entre les mains de son Maître ? Pourtant j'ai aimé. Deux fois mêmes. Adrien, ce mari qui est toujours le mien et que je vois bien trop souvent ployer l'échine devant ces Moldus que je le sais pourtant exécrer et maudire pour ce qu'ils nous ont fait à l'un comme à l'autre. J'aime tendrement ce mari qui n'est le plus que par ce contrat que le lie à moi et qu'Adrien se refuse à rompre malgré ces circonstances qui ne jouent guère en notre faveur. Oui, je l'aime. Mais... la nuit et dans l'intimité de mes songes c'est avec un autre que je danse et virevolte. Celui dont les traits m'apparaissent si clairement mais que, à mon réveil je ne parviens jamais à retenir. Un simple songe ? Peut-être. Mais depuis quand un rêve fait-il palpiter aussi fort un cœur ?
Métier/études : Quand Adrien me trouva je n'avais pas le moindre souvenir. J'ignorais aussi bien mon nom que ce qu'avait pu être ma vie. Et les souvenirs furent bien longs à me revenir... Images fugaces, échos d'un passé bien trop lointain pour que je puisse seulement l'effleurer. Ma vie, mon histoire m'avait échappée et rien de ce que nous tentâmes ne parvint à me la rendre. Aussi ironique que cela puisse paraître c'est en entrant au service de Nathaniel, en devant sa propriété que je commençais à me souvenir. Devoir devenir esclave pour se souvenir que, dans une autre vie, j'avais été infirmière...Tristement pathétique, non ? Ou terriblement frustrant ?
Entité abritée : Heureusement pas la moindre ! Sinon sans doutes serais-je déjà morte !
Pouvoir(s) : Celui de continuer à espérer ! Ce don né d'une magie que sorciers comme moldus possèdent mais préfèrent toujours utiliser au pire des escients ! Le nom de cette magie à laquelle je me dois de croire aujourd'hui plus que jamais : l'instinct de survie !  
Arme(s) : En tant qu'esclave je ne possède évidemment pas la moindre petite arme. Mais je vis cernée par ces choses qui ne font que donner la mort et semer le Chaos et dont Nathaniel raffole. Et comme la perversité de cet homme n'a d'égale que son arrogance il s'amuse même à m'apprendre à m'en servir. Fou, lui ? Sûrement. Mais surtout un beau sadique qui, pardon pour l'expression, prend son pied à voir une pacifiste telle que moi manipuler des objets de mort... et finir par y prendre du plaisir ! Parce que, oui, la violence est une maladie contagieuse et je prie souvent pour ne pas la laisser m'atteindre.  
Aptitude(s) spéciale(s) : Au fur et à mesure que ma mémoire me revient mes automatismes en font de même... Tous ces gestes qui hier ont du être mon quotidien et qui, aujourd'hui sont peut-être bien plus hésitants mais qui m'aident à soigner les autres esclaves. Infirmière un jour, infirmière toujours...
Signes distinctifs : Bien trop de cicatrices et de plaies qui me rappellent ce que je suis devenue : un défouloir humain, un cobaye dont nul ne se préoccupe ou ne se soucie vraiment de savoir s'il sera encore en vie demain... Parfois il m'arrive même de penser que si je parvenais par, je ne sais quel miracle, à recouvrer ma liberté je ne saurais plus même la savourer moi qui ne suis plus qu'une gigantesque plaie béante... Peut-on se définir uniquement par ce que l'on a subi en omettant tout ce que l'on fut ? Il semblerait bien …
Caractère

Clarté et ténèbres se disputent en moi sans que, jamais, je ne parvienne à les départager plus de quelques minutes. Mais comment pourrait-il en être autrement alors que toute un pan de mon histoire me reste encore étranger ? Ce que je suis aujourd'hui correspond il à ce que je fus hier ? J'aimerais pouvoir me montrer aussi sûre qu'Adrien quand il affirme que mon passé importe peu. Que seul compte ce que je veux réellement être aujourd'hui. Que la femme douce, altruiste et tolérante qui l'a séduite et la seule à désormais exister... Oui, j'aimerais de tout mon cœur et de toute mon âme pouvoir le croire. Mais au fur et à mesure que les souvenirs me reviennent, mon comportement change lui aussi. De façon si ténue et subtile que nul ne le remarque encore... Mais il y a ces petits riens qui, mis bout à bout, commencent à peser. Ces sautes d'humeur que je ne m'explique pas et me terrifient. Ces moments d'emportement et de révolte que je ne peux réfréner et qui, bien souvent, me valent les pires des punitions de la part de Nathaniel. Ces pensées vengeresses et patinées de fureur que je sens grouiller sous ma peau mais que, jamais, je n'avais éprouvées jusque là. J'ai toujours méprisé cette guerre et toutes ces si tragiques conséquences dont nous ressortons tous meurtris ! Je hais ce conflit stérile qui, chaque jour, emporte tant d'innocents ! Et si j'ai toujours soutenu Adrien dans son combat c'est uniquement parce que je sais que, tout comme moi, il ne rêve que d'un monde où la paix ne serait plus un simple mot prisonnier de la folie des hommes. Ensemble nous voulons bâtir un monde meilleur... mais une partie de moi, sans nuls doutes la plus sombre, refuse la paix ! Refuse encore plus de voir la si fière et supérieure race sorcière pactiser avec ces cloportes de moldus ! Ces êtres inférieurs que je me surprends de plus en plus souvent à vouloir écraser, faire flamber comme ils ont imolés tant des nôtres... Ces pensées là ne me ressemblent pas ! A moins que... A moins que ce ne soit moi qui ne leur ressemble, au final, pas ? Qui suis-je ? Je ne le sais pas.  

La Guerre & Moi

Combien de personnes, avant moi, se sont plaintes que la guerre leur avait tout pris ? Bien trop certainement. Et si je tente de me montrer objective je devrais même remercier la guerre pour m'avoir ainsi permis de rencontrer l'homme qui fait sincèrement mon bonheur, Adrien évidemment. Cet homme qui joue le plus dangereux des doubles jeux et sur qui reposent tant d'espoirs... Adrien est un héros que je suis fière, et plus encore heureuse, de pouvoir appeler mon mari. Et, ce bonheur aussi incroyable qu'indécent, c'est à la guerre et à ses horreurs que je le dois. Bien dérangeante pensée, n'est-il pas ? Mais que s'est-il passé avant ? Pourquoi ai-je été retrouvée agonisante et le corps brisé dans ce fleuve et dans cette ville que je ne connaissais pas ? A mes blessures il semblait évident que j'avais été torturée mais pourquoi ? Parce que je sais tenir une baguette et lancer des sortilèges d'une adresse et d'une précision telles que même Adrien en était venu à la conclusion, quelque peu étrange, que j'avais du combattre moi aussi. Moi, un soldat ? Je répugne à seulement écraser une mouche ! Devant ma réaction, pour une fois presque violente, Adrien avait bien tenté de me rassurer, me prenant entre ses bras pour m'expliquer que la guerre change toujours les êtres et que même la plus pacifiste des âmes peut se résoudre à prendre les armes pour défendre ce qui est juste. Logique... mais pas suffisant à mes yeux ! Car quand bien même cette explication suffirait à expliquer mon engagement hypothétique et mes blessures cela ne me dit pas pour autant qui j'étais ! Ce que j'étais... La guerre ? Elle m'a pris ce que j'avais de plus précieux avant Adrien : mon histoire ! Et parfois je tremble... Que ce que j'ai réussi à construire ne soit jamais qu'un bien fragile château de cartes qui s'effondrera dès que le voile couvrant mon passé se déchirera enfin. Peut-être est-ce pour cela qu'Adrien désire tant me voir renoncer à la quête de mes origines. Car si j'y parvenais alors qu'adviendrait-il de nous ? La guerre ? Elle m'a pris mon passé et donc aussi hypothéqué mon futur ! J'exècre la guerre ! Je la maudis !  


Un peu de vous

PUF : Mystères et boules de gommes ! Ange
Prénom : Hildegarde
Âge : Ca dépend des jours mais cela se compte toujours en bouteilles de vodka, ou de cigarettes cramées... ou de litres de café descendus c'est comme vous voulez !.
Un peu plus de vous : Je suis cinglée mais avouez que vous aimez cela ? Gaëlle de Habsbourg " Qui suis-je réellement ? Si seulement je le savais ! " [FINIE] 4128813453

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Gaëlle de Habsbourg
Esclave de Neil
Esclave de Neil
Gaëlle de Habsbourg
Emploi : Esclave
Date d'inscription : 08/02/2018
Messages : 6

Gaëlle de Habsbourg " Qui suis-je réellement ? Si seulement je le savais ! " [FINIE] Empty
Jeu 8 Fév - 11:03
Ma Vie

LES FLAMMES PURIFICATRICES DE L'OUBLI



Le soleil n'était pas encore levé et je refusais de me lever, aurais tout donné pour demeurer ainsi la journée entière. Ses bras me retenant si tendrement prisonnière contre ce cœur que je voulais passer ma vie à écouter palpiter en si parfaite harmonie avec le mien. Ces lèvres qu'il posait maintenant sur l'opaline de ma peau y faisant naître les plus exquis des frissons. J'aimais cette façon qu'il avait de m'éveiller. Cette tendresse et cette douceur que nous refusions à quiconque mais que nous ne cessions de nous offrir l'un à l'autre. Cet amour que nous nous étions juré et que nous nous faisions fort de célébrer chaque matin … comme pour mieux nous donner la force de redevenir, dès l'escapade finie, ces monstres que le monde et la guerre avait fait de nous. Damien et moi avions choisi de nous battre et notre amour était devenu un luxe, un trésor que nous préservions de notre mieux. Combattants le jour, amoureux éperdus la nuit... Et cette aube qui arrivait toujours trop vite et que Damien tentait maintenant de retenir encore un peu en m'offrant l'un de ces baisers passionnés qui allumait toujours le plus ardent des brasiers en moi...Je brûlais de désir pour lui. Je m'immolais à son désir, me consumais volontairement... Le feu... Le feu...

Le feu était partout. Où que se posèrent mes yeux je ne voyais que lui et ses si hautes et rougeoyantes flammes. Elles me cernaient, se rapprochaient dangereusement de moi, déjà prêtes à me dévorer comme elles l'avaient fait de tous les autres. De tous ces corps que je ne parvenais plus même à reconnaître tant leurs chairs s'étaient boursouflées et craquelées les réduisant aux plus hideux des amas de chairs en fusion. Tous morts ! Tous sacrifiés sur l'autel de la folie de ces Exorcistes et de cette dicatture que Damien et moi entendions combattre ! La petite main de cet enfant pas encore mort qui se soulevait péniblement pour mieux se tendre dans ma direction... Et je le reconnais. Ce petit sorcier qui était arrivé, comme les autres, tout juste quelques heures plus tôt. Rien que des sorciers que l'on avait autorisés à sortir de la Ruche pour venir à l'hôpital se faire examiner et soigner. J'avais exprimé mes doutes quant à cet acte de prétendue générosité que ces dingues mettaient bien trop en avant pour qu'il soit réellement sincère ! Et j'avais eu raison ! Tout cela n'était qu'une grotesque et funeste farce ! Un honteux piège dans lequel tous tomberaient ! Ici et maintenant nous allions tous périr et, ce soir, je pourrais mettre ma main à couper que ce serait les rebelles qui seraient accusés ! Et aussi idiot que cette accusation puisse être tous la croiraient...  

Damien... Alors que, à bouts de forces, mes genoux se dérobaient sous moi ce fut à lui que je pensais. Je me raccrochais au souvenir de nos matins heureux et emplis de cet espoir que nous n'avions de cesse de nous jurer. Entre mes bras le corps difforme et carbonisé de ce petit sorcier désormais mort... Un enfant comme celui que nous n'aurions pas même eu le temps d'avoir lui et moi... Un rêve qui s'éteignait tout comme je sentais la flamme de mon existence le faire. La mort ne me faisait pas peur. Elle avait cessé d'être effrayante le jour où je l'avais vue m'arracher mon père. Alors, non, mourir ici et maintenant ne me faisait pas peur ! Quant à ces tremblements qui secouaient mon corps épuisé c'était la colère qui les faisait naître. J'aurais voulu hurler contre ces Exorcistes qui pourrissaient tout ce qu'ils touchaient ! J'aurais voulu avoir encore le temps de me briser les cordes vocales pour mieux injurier ces salopards, les véritables monstres de toute cette histoire, qui en m'arrachant à la vie pousserait mon époux à dépasser ces limites que j'avais toujours craint de le voir franchir.  

Damien... il avait toujours craint de finir, un jour, par ressembler à ces ancêtres qui avaient si largement contribué à la chute du monde en 2001 ! Damien se pensait monstrueux alors, qu'à mes yeux, il n'était qu'un homme. Un homme qui avait simplement le courage de faire ce dont si peu d'être sont réellement capables : affronter ses parts d'ombre et en tirer la force nécessaire pour accomplir la plus noble des tâches : libérer les sorciers ! Damien avait sacrifié jusqu'à la lumière de son âme pour préserver celle de notre peuple ! Et, demain, lorsque je ne serai plus, que sacrifierait-il ? Je pleurais. Pour la toute première et sûrement dernière fois de ma vie je versais des larmes. Et priais. Pour la toute première fois aussi. Que ce Dieu que les Exorcistes galvaudaient tant et auquel je n'avais jamais cru entende la supplique d'une âme moribonde ! Qu'il exauce mon vœux et protège celui vers qui volait mes ultimes pensées... Que Dieu protège Damien si seulement il existait réellement !

"  Cesses donc de blasphémer Romy !" avait murmuré tout contre mon oreille la voix de celui qui, accompagné de ses hommes, venait de franchir le mur de flammes pour mieux venir à moi. Sans plus de forces pour lui résister je me laissais soulever comme une plume alors qu'il soupirait en riant " Mais puisque tu sembles vouloir trouver la piété je vais t'offrir ton baptême" et alors que je grognais mon refus de ce qu'il avait prévu pour moi je le sentis se pencher vers moi. Ce baiser qu'il déposa sur mon front avant que d'ancrer son regard au mien et de murmurer ces mots qui me tuèrent plus qu'aucune torture ou aucun feu n'auraient pu le faire   " Demain ton si cher mari te pleurera, peut-être. Te pensera morte, sûrement. Mais tu ne le seras pas. Je ne te laisserais pas mourir ... un gémissement effrayé qui m'échappait ne faisant qu'accroître la satisfaction de celui qui me sauvait des flammes pour mieux me condamner à pire encore. A cette chose qu'il me promit à voix basse " Demain Romy sera morte en effet. Demain, c'est une autre qui renaîtra... une vierge de toute histoire et de tout passé. Une femme qui aura oublié jusqu'au nom de celui que tu appelles encore maintenant si fort. puis tandis que ses hommes prenaient le relais, m'emportaient vers ce destin dont je ne voulais pas j'avais entendu la voix de Nathaniel jeter, plus moqueuse encore " Pleures Romy ! Pleures tant que tu le peux encore ! Pleures sur le fait que, demain, celle que tu étais et qui aurais tout donné pour le protéger en sera une autre. Celle qui signera sa perte ! A lui et à votre si ridicule Résistance ! un silence puis   " Que ma volonté soit faite sur Terre comme aux Enfers... Amen  "!

Je hais Dieu !  Et je hais encore plus ceux qui se prennent pour lui !




LE BAPTEME PARISIEN



L'eau semblait si paisible ce soir... Fleuve serein où venait se refléter la silhouette toute ronde de la plus argentées des lunes. Et cette image, si trouble, qu'elle me renvoyait de moi... Ce visage dont, d'une main timide et tremblante, j'effleurais les traits comme pour mieux les brouiller, les déchirer et découvrir ce qui se cachait derrière. Mais, comme toujours, il n'y avait jamais que les ténèbres et le néant à daigner me répondre. Un soupir qui m'échappait alors que je demeurais accroupie sur ce quai, mes longs cheveux blonds venant dissimuler la lassitude de mon visage. Un frisson qui me remontait à mon échine et mes épaules, si frêles, qui commençaient à trembler elles aussi tandis que je sentais monter à mes yeux ces larmes que je ne voulais pas verser. Que j'aurais tant aimé ne plus jamais verser...

" Je commençais à m'inquiéter..." avait-il simplement murmuré, sa voix toujours si claire et chaude tandis qu'il surgissait de la pénombre pour mieux venir s'agenouiller à mes côtés. Sans même me glisser le moindre regard il avait pris ma main dans l'une des siennes tandis que de l'autre il envoyait un caillou plat ricocher sur l'onde. " Je n'aime pas quand tu disparais comme cela sans même prendre la précaution de prévenir qui que ce soit..." la peur plus que le reproche que j'entendais résonner dans ces propos auxquels je m'abstins pour l'instant de répondre. Parce je savais qu'Adrien n'en avait pas fini, qu'il lui fallait me poser cette question qui ne cessait de le hanter ce soir comme à chacune des fois où il venait me rechercher sur ces mêmes berges où, un an plus tôt, il m'avait sauvée. "Pourquoi Gaëlle ?" enfin son regard qui s'ancre au mien tandis que je le sens serrer plus fortement encore mes doigts " Pourquoi, éprouves-tu encore et toujours le besoin de fuir pour mieux venir te réfugier ici ?"

" Parce que c'est ici que je suis née." mes lèvres qui s'étiraient en un timide et bien tendre sourire alors que je précisais " Parce que c'est ici que tu m'as faite naître."


~***~

 A force de lutter je m'étais inutilement épuisée, avais perdu jusqu'à mes dernières forces dans ce combat d'ors et déjà perdu. Mon corps était brisé et si la douleur, au début indicible m'avait tenue éveillée, elle s'était désormais éteinte tout comme je m'apprêtais moi aussi à le faire. Mon esprit, guère plus vaillant, avait cherché des souvenirs, des images heureuses auxquelles il eut pu se raccrocher pour mieux lutter. Mais en vain. Mon esprit était vide de tout ces souvenirs qui forgent un être... Mon esprit n'était plus qu'une coquille vide qui sombrait tout comme le faisait déjà si bien mon corps. Bercée par les eaux glacées je n'eus alors que la plus saugrenue et bien triste des pensées : y aurait-il seulement quelqu'un pour me pleurer ? Avais-je jamais compté pour qui que ce soit ? Et je regrettais de n'avoir personne à pleurer... La mort est hideuse mais, quand elle est solitaire, elle est plus terrible encore. Mourir est affreux.Mourir seule comme si l'on avait jamais vraiment existé est bien plus terrifiant encore. Mes paupières s'étaient abaissées et j'acceptais ma funeste destinée quand je me sentis aussi soudainement que violemment agrippée.

L'atroce sensation que mes poumons se mirent à brûler tandis que la lumière, pourtant blafarde, de la lune brûlait mes rétines. Cette eau que je recrachais violemment tandis que ces bras puissants me maintenaient fermement contre le torse de celui qui oscillait entre les suppliques et les injonctions. Il me suppliait de ne pas lâcher pour mieux, l'instant suivant, m'ordonner de me battre. Je ne comprenais rien à ce qu'il me disait ni encore moins à ce qu'il tentait visiblement de faire. Et je me débattis, rendant sa tâche plus dure encore. Je voulais qu'il me libère, me renvoie à ces eaux affamées qui entendaient si bien se repaître de ma dépouille. Je voulais retourner dans le silence et les ténèbres ! Je voulais retourner au néant. Un rayon de lune qui vint éclairer, l'espace d'une seconde une seule, les traits du visage de mon sauveur mettant en exergue l'acier bleuté de son regard, la crispation déterminée de sa mâchoire. Un sifflement agacé qui franchissait la barrière de ses lèvres si pleines et ces jurons dont il me gratifia avant que de poursuivre cette tâche qu'il s'était assignée et qu'il entendait mener à bien. Que je le veuille ou non. Il ne me laisserait pas mourir ce soir !

Et alors que nous parvenions à rejoindre cette berge où il me hissait comme si je n'étais qu'une plume je me calmais. Trop lasse pour me battre. Trop stupéfaite pour faire autre chose que de le regarder aussi fixement que silencieusement. Prenant à peine le temps de s'ébrouer, jetant un regard rapide aux alentours comme si nous avions pu être en danger il avait ramassé ce pardessus encore sec et qui reposait près de moi et avec d'infinies précautions, le posa sur mes épaules grelottantes. D'un geste lent et rassurant il avait avancé sa main jusqu'à ces cheveux qu'il repoussa pour mieux voir mon visage tuméfié et en sang. Comme le reste de ce corps qu'il observa sans oser le toucher et dont les si nombreuses blessures et plaies lui firent un instant fermer les yeux. Je crus que c'était de dégoût mais la flamme de colère que je vis luire au fond de ses iris quand il les rouvrit eut vite de me détromper. Les mâchoires encore plus serrées comme pour mieux éviter de m'effrayer par sa fureur il sortit sa baguette de sa poche et m'observa une seconde. Je ne compris que plus tard qu'il voulait voir ma réaction et découvrir si j'étais, ou non, l'une des leurs. Mais je ne frémis ni ne montrais la moindre réaction quand, d'un geste mal assuré, il s'employa à user des sortilèges de guérison qu'il connaissait pour tenter au mieux de me soigner. Ne serait-ce qu'un peu... Alors qu'il finissait il garda un genou à terre et , sans me quitter des yeux, il tendit la main pour mieux caresser la surface des lettres dorées qui pendaient à mon cou et qui formaient ce prénom qu'il murmura doucement

" C'est un beau prénom Gaëlle." puis, me tendant cette main dans laquelle je glissais instinctivement la mienne il ajouta dans l'esquisse d'un sourire " Moi c'est Adrien."

Sans doutes aurais-je du lui répondre mais j'en fus incapable. Que peut-on dire à un ange qui vient de vous ramener à la vie ?  

~***~


" Merci"

Ses lèvres qui s'étiraient en un sourire qui se voulait moqueur mais que venait trop bien démentir ce regard gêné qu'il détournait tandis qu'il me ramenait à ses bras et à ce torse contre lequel je posais doucement ma tête. Adrien détestait quand je jouais cette carte de la tendresse et qui finissait toujours par battre en brèche ses si hautes et insensibles lignes de défense. Lui qui avait dédié sa vie au combat n'aimait pas que je parvienne, si bien, à faire s'éveiller l'homme en lui. Et pourtant c'était bien à l'homme que je murmurais maintenant, mon nez toujours enfoui au creux de son épaule.  

"Oui"

Un tout petit mot. Rien que trois ridicules petites lettres mais qui le firent se raidirent avant que de se redresser subitement pour mieux poser son doigt sous mon menton et me contraindre, si tendrement, à plonger dans son regard.  

" Tu veux bien répéter s'il-te-plaît ? J'ai cru entendre …"

" J'ai dit : oui." répétais-je en lui souriant et le rouge aux joues. " Oui, je le veux ? C'est mieux comme ça ? avais-je ajouté, mutine et taquine.

Il ne me laissa pas même le temps de poursuivre mes si tendres moqueries, me muselant d'un baiser passionné. La meilleure chose à dire à l'ange qui m'avait sauvée de la mort ? Je venais de trouver la réponse à cette question. Lui dire oui. Pour ce soir, cette nuit et pour la prochaine et toutes les autres. Lui dire oui pour la vie entière et au-delà. Qui n'a jamais rêvé d'épouser un ange quand celui-ci vous fait la grâce de vous le demander ?  



LE FANTÔME D'UNE NUIT DE NOCES



De dehors me parvenaient ces rumeurs citadines qui, depuis quelques jours n'étaient plus que de légers et éphémères murmures que le claquement des bottes des miliciens faisaient se dissiper. Les voix des badauds s'étaient depuis longtemps tues, muselées par la folie des dictateurs. Londres n'était plus que le spectre de cette ville si belle et vivante qu'elle avait jadis été. Désormais même les innocents moldus rasaient les murs, baissaient les yeux et la population entière semblait atteinte du plus curieux des mutismes. Surveillés, épiés jusque par nos voisins, nous vivions tous dans la peur de ces lendemains que certains d'entre nous n'étaient plus même sûrs de voir se lever. Un soupir qui m'échappait alors que je m'éloignais de la fenêtre et me rapprochait de cette psyché où je laissais mon regard errer sur ce reflet qu'elle me renvoyait et que je peinais à reconnaître. Ces cheveux qui descendaient en une cascade de boucles sur mes épaules dénudées. Cette robe sublime, tourbillons d'organza et de fines soieries... Et ce bouquet qui reposait sur la table basse juste à côté... Mes mains qui se levèrent, tentant d'arranger les fleurs à mes cheveux quand, par l'entremise d'un reflet, je vis se dessiner cette affiche que Damien avait trouvé si amusant de ramener... Un avis de recherche... Où, dessinées à l'encre la plus sombre, se détachaient ces lettres qui formaient son nom. Damien... Il était recherché par tout ce que le pays pouvait compter de traîtres et de miliciens mais, lui, continuait de s'en amuser, puisait dans ce danger omniprésent encore plus d'arrogance et de provocation. Ils voulaient le voir mort et enterré. Damien, lui, entendait bien vivre.  

" Il est encore temps de changer d'avis." avait-il dit tandis qu'il surgissait, me tirant de mes si profondes réflexions et venant enlacer ma taille. Son regard qui cherchait celui de mon reflet et ses lèvres qui n'esquissaient pas le moindre sourire alors qu'il me redisait, une fois de plus " Tu es libre. Libre de rester ou de t'envoler si tu le souhaites." sa voix qu'il aurait voulue assurée mais que je sentais presque se fêler alors qu'il se reculait, m'abandonnait et jetait un regard dur sur la pièce, pour le moins dénudée dont nous avions fait notre royaume. Cette pièce qu'il embrassait du regard et dont il disait en soupirant " C'est tout ce que je suis. Tout ce que je possède encore. Mais, si tu le veux alors tout ceci sera à toi Romy.

Le temps qui sembla se suspendre alors que je le regardais se détourner de moi cédant à cette pudique fragilité que je savais être la seule à connaître. Damien me tournait le dos mais je devinais, savais chacune de ces pensées et de ces si violentes émotions qui devaient en ce moment même l'animer. Une partie de lui devait même souhaiter que je le rejette, que je parte sans même me retourner et le laisse seul. Seul pour poursuivre cette guerre qu'il avait faite sienne et qu'il tremblait de voir devenir mienne. Je n'avais rien dit et le froissement de ce tissu dont je me défaisais dut l'inquiéter car je le vis se raidir légèrement. Le bruit d'une fermeture éclair que je remontais et  de ces bien trop précieux escarpins que j'envoyais promener pour mieux enfiler ces bottines bien plus confortables. Ces yeux que je le vis fermer alors qu'il venait d'apercevoir, dans le miroir, ma nouvelle tenue. Et ses poings qu'il commençait à serrer à en faire blanchir ses articulations quand je vins à lui et le contraignis à me faire face. Mon Patronus qui apparaissait sous l'azur de ses yeux et s'envolait. Le doute et les questions qui tournoyaient dans son esprit sans oser franchir la barrière de ses lèvres. Et mon visage, aussi grave et fermé que le sien pour toute réponse. Mon doigt qui vint se poser sur ses lèvres tandis que je laissais les miennes s'étirer en un sourire sibyllin. Les minutes qui s'étiraient en longueur et sa patience à lui que je sentais fondre comme neige au soleil. Sans doutes aurait-il même fini par totalement la perdre, par rompre ce silence qui lui était pesant si le craquement si significatif d'une transplanage ne s'était fait entendre. Et ses sourcils qui se haussèrent quand il découvrit l'identité de notre visiteuse, Nina.  Ce petit lutin bondissant qui vint virevolter autour de nous, nous baignant de son regard limpide avant que de baiser, l'une après l'autre, nos joues et de prendre ces mains qu'elle nous fit joindre. Comprenant ce qu'il se passait Damien me regarda fixement, attendant cette réponse que je consentis enfin à lui donner  

" La robe, les fleurs et tout ce décorum ce n'est pas moi Damien. Ce n'est pas nous..." et alors que Nina sortait sa baguette et se préparait à sceller notre union mieux qu'aucune cérémonie ne l'aurait jamais pu, je murmurais " Mais, ça, ça l'est pour moi. C'est à notre image : fou, imprévisible et inaliénable. .. Entier, passionné et passionnel... Sans aucun retour en arrière possible." un sourire qui venait illuminer mes traits alors que je secouais la tête, achevais sciemment de me décoiffer et lui tendait non pas ma main mais mon bras en une invitation " Alors à moi de te retourner la question : prêt à assumer ou prééfères-tu renoncer et reprendre ta liberté ? "

" Espèce d'idiote..." avait-il persiflé tendrement tout en soutenant mon regard et en saisissant mon bras et en m'offrant donc le sien.

" Et pour sceller votre union vous vous échangerez des baffes plutôt que des anneaux ?" avait doucement ri celle qui nous sourit de toutes ses dents si blanches avant que de dodeliner de la tête et de murmurer " Enfin puisque vous semblez tous les deux enfin d'accord que diriez-vous de vous marier ?"

L'instant d'après Damien et moi formulions ces vœux que la baguette de Nina et le plus inviolable des serments vint sceller à tout jamais. Pas besoin de passer devant ce maire ou ce juge de paix qui ne nous aurait unis que pour mieux nous séparer et nous faire arrêter ensuite. Pas non plus besoin de l'un de ces hommes de Dieu que nous maudissions et haïssions tant. Besoin de rien si ce n'est de cette promesse qui pour nous était la plus grande et la plus belle des preuves d'amour. Celui que, plus tard, nous irions célébrer en lançant une attaque contre le pouvoir en place. Certains s'aiment dans la soie et la douceur. Damien et moi nous aimions dans la violence du combat.




LA DECHEANCE D'UNE COMBATTANTE



Le bruit... La mélopée sinistre de ces  êtres humains qui poussaient qui les plus haineux qui les plus déchirants des hurlements... Et ces éclairs qui fusaient dans l'air déjà vicié obtenant pour toute réponse et écho une mortelle sarabande de balles... Un cri qui me fit sursauter et me retourner pour mieux faire naître à mes yeux ces larmes que je sentis rouler sur mes joues blêmes quand je vis ma meilleure amie s'effondrer. Morte. L'image de son visage, à jamais figé dans la souffrance et la haine... Ce n'était pas la première fois que j'assistais à ce genre de scènes. Depuis que j'avais consenti à lier mon destin à celui d'Adrien la violence était entrée dans ma vie. Et je l'avais acceptée. Par amour pour celui dont j'entendis la voix, rauque et essoufflée me ramener à la réalité : nous devions fuir. Sa main qui s'emparait si brutalement de la mienne que j'en gémis faiblement de douleur et mes jambes qui se décidaient enfin à courir. Mon cœur qui battait si fort que je crus bien qu'il allait exploser et mes yeux qui auraient aimé ne pas voir tous ces blessés et ces morts qui jalonnaient notre chemin. Adrien, lui, ne se déconcentrait pas, continuait de ses sortilèges de nous ouvrir une voie parmi ce chaos ambiant. Et, à la pression de ses doigts sur les miens je sentais toute sa colère mais, plus encore, toute sa peur. Fuir, nous l'avions fait si souvent que cela nous était presque devenu ordinaire. A chaque alerte, chaque descente, nous nous empressions d'abandonner nos camps de fortune pour mieux nous envoler vers le suivant. Mais aujourd'hui les choses étaient différentes. Je le sentais. Et Adrien aussi visiblement... Et, non, cela n'avait rien de rassurant.

Dans ce genre de situation l'ensemble des hommes savait ce qu'ils avaient à faire et qui se résumait en cette simple phrase : chacun pour soi ! Ceux qui en réchappaient savaient où se retrouver. Et commençait alors les angoissantes recherches. Ces minutes qui semblaient interminables et pendant lesquelles tous cherchaient cet être si cher qu'ils avaient, dans la débâcle, perdu de vue. Une simple seconde d'inattention et, à l'arrivée, ce pouvait être les larmes et la fureur qui attendaient. Une seconde, une seule, et la mort pouvait surgir pour mieux faucher les imprudents. Rien qu'une poignée de secondes suffisait pour, pire encore, tomber entre les mains des miliciens. Cette poignée de secondes qu'Adrien et moi perdîmes pour une raison qui, aujourd'hui encore, m'échappe. Ces satanées secondes qui nous coûtèrent si cher !  Une balle qui siffla avant que de venir se ficher dans l'épaule de mon époux. Mon cri alors que je le voyais s'écrouler dans son propre sang... Cet autre qui suivit alors que je les vis, les miliciens, surgirent de toutes parts et nous encercler. Transplaner, je l'aurais pu. Et c'est d'ailleurs ce que me demandait celui que je me refusais pourtant à abandonner et vers qui je me précipitais. Non ! Je ne l'abandonnerais pas ! Adrien qui, le front perlé de sueurs et les mâchoires contractées s'emportait, m'ordonnait de dégager. Et ce regard que je le vis jeter par-dessus mon épaule et qui me fit me retourner. Lucy ? Elle était là, bien trop sereine aux vues des circonstances... Elle était là et malgré les flammes furibondes dans ses yeux elle n'intervenait pas.  Pourquoi ? Était-ce elle qui nous avait ainsi trahis ? A l'expression d'Adrien je sus qu'il n'en était rien mais, curieusement, cela ne me rassura pas le moins du monde. Tout comme ces mots que me murmura Adrien alors que l'on nous séparait, nous arrachait l'un à l'autre.  

" Tu ne devais pas être là... Tu ne devais pas être là !" avait-il répété précipitamment plusieurs fois avant que d'ajouter dans le souffle de ce dernier baiser que nous pûmes échanger " Pardonne moi Gaëlle... Pardonne moi ! Je ne voulais pas cela... Je ne voulais pas ça !"

Il ne voulait pas quoi ? Mais déjà on m'entraînait d'un côté et lui de l'autre. J'avais beau me débattre, ruer entre les bras de cet homme qui me portait sur son épaule comme si je n'avais été qu'un vulgaire sac à patates, rien n'y fit. Et le hurlement que je poussais alors que je voyais les miliciens frapper Adrien résonna longtemps dans l'air de cette cave voûtée où nous venions de tomber. Mes larmes qui n'en finissaient plus de tomber alors que je me sentis projetée violemment au sol. Aux pieds de cet homme dont je ne vis tout d'abord que le bout ferré d'une chaussure avant que de sentir ce parfum si musqué qui me souleva le cœur. Cette main qu'il tendit vers moi et me fit me reculer. Ce rire qu'il lâcha et qui me sembla étrangement familier. Des ordres qu'il éructa à ceux qui s'empressèrent d'obtempérer et moi qui fut remise illico presto sur mes pieds. Deux mains qui me maintenaient debout et la sienne, celle de cet homme dont je découvrais enfin le visage, qui me contraignit à le regarder droit dans les yeux.  

" Amusant, vraiment." avait-il murmuré en regardant cet anneau doré à mon doigt et en l'effleurant avant que son regard ne revienne s'ancrer au mien " Autre époque, autre lieu mais l'histoire se répète n'est-ce pas..." une hésitation qui semblait bien feinte alors qu'il fronçait outrancièrement les sourcils et se moquait à voix basse et dans le creux de mon oreille " Comment te nommes-tu aujourd'hui ? Gaëlle ? J'ai toujours adoré ce prénom." un silence qui me fit retenir mon souffle avant qu'il ne m'oppresse plus encore en ajoutant ces mots sibyllins " Dis moi ma douce... Romy ne te manque jamais ?"

" Qui est Romy ?" m'entendis-je demander la voix tremblante et le regard ancré à celui de l'homme que j'amusais visiblement énormément. Comme il se refusait à me répondre je réitérais, plus fortement cette fois et en recommençant à me débattre " J'ai dit : qui est Romy ?!"

" Enfin un peu de violence ! Je commençais à désespérer !" m'avait-il dit en souriant, satisfait et en venant à moi. Une caresse à mes cheveux qui me fit reculer et lui cracher au visage dans un excès de fureur que je ne compris pas mais qui, loin de l'énerver, ne le fit que sourire plus encore. " Bien... Très bien même..." puis, alors qu'il reculait d'un pas et d'apprêtait à détourner les talons il me toisa avec amusement et mépris et me susurra " Tu veux savoir qui est Romy ? Vraiment ? Je t'aiderai à trouver la réponse à ta question. Mais, crois-moi, je doute fort que tu l'apprécies . "

" Va te faire foutre !" me surpris-je une fois de plus à éructer mes yeux emplis de foudres et mes poings serrés à m'en faire mal.  

" D'ailleurs il semblerait que tu cherches bien loin ce qui, en réalité, t'es déjà et de nouveau bien proche. " un ultime silence avant qu'il ne se détourne enfin et ne s'éloigne non sans me jeter sans même me regarder " Il y a quelques années j'ai tué Romy. Aujourd'hui je me délecte de te voir tuer toi-même sa remplaçante... La curiosité est un bien vilain défaut ma douce. Un péché qui pourrait bien t'être fatal si tu y succombais jolie Gaëlle. Ne l'oublies jamais. "

Je demeurais muette devant cette énigme que je ne comprenais pas mais qui fit remonter à mon échine le plus glacial des frissons. Et une infinité de questions qui se mirent à tournoyer en mon esprit alors qu'on m'emmenait vers ma nouvelle demeure. Je venais de tout perdre. Mon mari que l'on avait emmené je ne savais où et pour lequel je tremblais. Ma liberté qui, je le savais, ne serait désormais plus qu'un douloureux souvenir. Et mes certitudes. Toutes ces choses qu'Adrien et moi avions mis des mois à reconstruire avec patience et que Nathaniel venait de faire voler en éclats. Oui, j'avais tout perdu. Ou tout retrouvé comme me le murmurait une toute petite voix en moi ? Comment pouvait-on gagner alors que l'on serait bientôt esclave ?  



LE LABYRINTHE D'UNE VIE



Un long, très long sommeil...Une nuit qui n'aurait pas eu de fin et qui m'avait, si longtemps, retenue prisonnière de son si étrange royaume. La sensation étrange et ô combien dérangeante de ne plus même m'appartenir et qui me saisissait quand, en des parenthèses toujours trop courtes et effrayantes, je m'extirpais enfin de mon trop profond songe. Ces moments où je me relevais, en sueurs et en hurlant, dans ce lit qui n'était pas le mien. Cette chambre, bien trop luxueuse, qui m'était étrangère et en même temps si parfaitement connue. Ces draps que je repoussais et ces objets que j'effleurais avec précautions et interrogation. Où étais-je ? L'envie, furieuse, de tout envoyer promener et de tout exploser d'un coup de cette baguette que je me découvrais ne plus même posséder. L'envie, cette autre, de fuir ces lieux que je sentais m'être hostiles et me précipiter vers celui dont le visage et le prénom ne cessaient de hanter mon esprit. Damien... Je voulais retrouver mon mari ! Alors je me mettais à courir. Jusqu'à cette porte que je trouvais fermée et bien trop imposante pour espérer seulement la faire bouger. Puis vers ces fenêtres pourvues de barreaux et au travers desquelles je découvrais le paysage de cette ville que je reconnus et qui me laissais pantoise. Paris ? J'étais à Paris ? Mais comment ? Pourquoi ?

Et ces images qui affluaient en mon esprit en un torrent si violent que la tête se mettait toujours à me tourner. Mes jambes qui se mettaient à flageoler tandis que je ne pouvais m'empêcher de grogner ma frustration et ma fureur. Ces images où je me voyais m'abandonner aux bras et aux caresses de cet homme que je ne connaissais pas même ! Ces gémissement de jouissance que je m'entendais pousser et qui me révulsaient. Des cauchemars, rien de plus ! Certainement pas une réalité qui aurait fait de moi cette femme adultérine que je savais ne pas pouvoir être ! Moi, tromper Damien ? Jamais ! Hormis le fait que cela m'aurait coûté la vie pour avoir violé notre serment jamais je n'aurais pu ne serait-ce que regarder un autre homme que lui ! Jamais ! Et de nouveau les images, de plus en plus précises, qui venaient m'assaillir, me faisaient tomber à genoux et enserrer ma tête de mes deux mains comme si cela avait pu m'aider à les en chasser. Des combats dans ces rues que je ne connaissais pas et dans lesquels je me voyais trembler, avoir... peur ? Ridicule ! Jamais je n'avais fui devant le danger ou la mort ! Et puis ce visage, pour une fois connu, qui m'apparaissait et achevait de me faire sortir de mes gonds. Nathaniel ! Cet enfoiré à qui je devais d'avoir survécu à ces flammes qui avaient ravagé l'hôpital où j'exerçais. Et les lambeaux de ma mémoire qui s'animaient, se prenaient pour des pièces d'un puzzle gigantesque que je tentais de résoudre. L'incendie... C'est là que tout avait fini. Débuté aussi.  

" T'ai-je bien entendu hurler le prénom de Damien ma douce ?" avait soupiré en riant celui vers qui je relevais la tête et découvrais se tenant dans l'encadrement de cette porte désormais ouverte. " Ravi de te retrouver Romy."  

Avait-il encore ri tout en venant à moi et en m'agrippant violemment le poignet et en me ramenant à lui, me soutirant non pas ce gémissement de douleur que je réprimais de justesse mais ce regard fiévreux et haineux que je ne me privais pas de lui offrir alors qu'il se penchait et tentait de m'arracher ce baiser que je lui refusais en hurlant .

" Je te tuerai Nathaniel ! Je te jure que je te tuerai !"

" Je ne doute pas un seul instant que tu le ferais à la première des occasions que je pourrais avoir l'inconscience de te laisser ma tigresse." avait-il ri plus fort encore et en m'agrippant si fort la nuque que j'en criais de douleur. " Mais, dommage pour toi, Gaëlle est bien trop douce pour accomplir ce que Romy ferait, elle, sans même ciller." devant ma plus parfaite et si sincère stupéfaction il m'avait libérée et regardée fixement alors qu'il me provoquait de ses mots devenues flèches acérées Mais, pour l'instant, c'est elle qui est. Toi ? Tu n'es qu'un mauvais songe qui la laissera pantoise à son réveil mais que son quotidien d'esclave aura vite fait de chasser."

" Qu... Quoi ?" fut le seul mot que je parvins à articuler péniblement alors qu'une partie de moi craignais de commencer à comprendre. De nouveau les céphalées qui revenaient, plus fortes encore. Et qui venaient à bout de mes questions que je ne pus que bredouiller alors que je m'effondrais entre les bras de celui qui me retint, me souleva pour mieux me ramener à cette couche où il m'allongea avec une douceur qui ne m'en fut que plus insupportable encore " Que m'as-tu fait Nathaniel ? Qu'as-tu osé me faire ? "

" Je t'ai offert une chance inespérée Romy : celle de trouver la rédemption et de servir enfin la bonne cause."  

" Va te faire foutre !"

" Voilà bien la seule chose que Gaëlle ait hérité de toi : cette grossièreté que je me promets de me corriger bien vite cependant." puis alors qu'il voyait une lueur de lucidité animer mes yeux avant que je ne commence à sombrer " Dors bien Romy... Tu vas me manquer mais ne t'inquiètes pas je prendrais bien soin de Gaëlle... et m'impatiente de notre prochaine rencontre à tous deux. "

" Je ne me laisserai pas faire... Je ne la laisserai pas m'effacer ! Je ne la laisserai pas gagner !

J'avais toujours aimé combattre. Mais comment se combattre soi-même ?  



THE END


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Gaëlle de Habsbourg
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Gaëlle de Habsbourg
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