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Jack Sarkander

 ::  :: Le Baptême :: Hallelujia !
Sam 10 Fév - 13:33
Jack Sarkander
ft. Hugh Dancy

Âge : 120 ans (non, je ne les fais pas, en effet)
Statut sanguin : Mêlé
Situation conjugale : divorcé
Métier/études : Courtier en antiquités
Entité abritée : Aucune
Pouvoir(s) : J'ai scindé mon âme en deux pour en faire un horcruxe, avec l'aide de Mina (geste regrettable...)
Arme(s) : Un couteau-suisse ça compte ? Sinon, ma baguette magique que j'évite de prendre dans des régions trop anti-sorcières
Aptitude(s) spéciale(s) : Discret et agile comme un chat
Signes distinctifs : Une cicatrice au bas ventre suite à une fouille dans une crypte qui a mal tourné
Caractère

Je n'ai jamais été facile à vivre. Il a toujours fallu supporter mon caractère dépressif. Beaucoup se sont cassés les dents et n'ont pas cherché à creuser plus loin ; ils ont bien fait car plus on creuse et plus on se rend compte que je suis encore plus mélancolique et désespéré à l'intérieur de moi. Au début de ma vie, je déversais ce flot de négativité dans l'écriture et la musique ; mais j'ai abandonné l'écriture et je continue seulement de me plonger dans la musique en jouant de multiples instruments (depuis tout ce temps, je suis devenu un multi-instrumentiste redoutable). Sinon, je suis quelqu'un d'angoissé, de perfectionniste tout en étant bordélique... Si on jette un coup d'oeil à ma piaule, on constatera que le plancher est encombré de centaines de partitions et de bouquins... Je prends soin uniquement de mes nombreux instruments que je garde dans une pièce que je nomme sérieusement pour rire : le sanctuaire.
A travers la musique, j'atteins une forme de nirvana, la paix de l'âme, en quelque sorte, ce que j'atteins également par la lecture de grands auteurs...
Je ne manque pas nécessairement d'humour, mais je ne suis pas le genre à rire, ou même à sourire. Mon humour est discret et peut passer inaperçu dans une assemblée. Cet humour est destiné à ceux qui sont attentifs et savent écouter... rien de bien flamboyant donc, et le plus souvent je n'amuse que moi-même. Mais cela ne me dérange pas outre mesure, je suis quelque de solitaire, je ne supporte pas trop longtemps le genre humain que j'ai en horreur. Même si je sais me montrer très bon en affaires, je pense qu'on me décrirait avant tout comme quelqu'un de discret, distingué et poli. Je ne cherche pas à attirer l'attention.

La Guerre & Moi

En quatre mots ? Je m'en tape.
Je m'en tape tellement que ça pourrait ne pas avoir lieu que ça ne changerait rien à mon existence. Disons qu'à la limite ça m'ennuie parce que ça m'oblige à être plus prudent, à manier ma nouvelle identité avec plus de précautions pour ne pas être découvert. Mais d'un autre côté, au moins comme ça je ne me relâche pas, je suis vigilant et je ne risque pas de me faire prendre. De toute façon, l'avantage avec ma situation d'immortel, c'est qu'il est impossible de faire le rapprochement avec ma véritable identité qui est tombé aux oubliettes il y a plusieurs décennies. En tout cas, cette guerre ne me concerne pas. Toutes les guerres sont les mêmes, tous les camps sont des sectes. Au départ, on se bat pour une cause, puis la guerre devient une absurdité qui s'étire comme un caramel mou. La guerre, pour parler bêtement, on y meurt et puis c'est tout. Mais comme je ne peux pas mourir, en quoi ça me concerne ? Si encore je pouvais y finir mes jours d'une façon héroïque ? Mais c'est impossible.
Alors foutez-moi la paix avec cette question !


Un peu de vous

PUF : Morphée
Prénom : Momo
Âge : 257 patates
Un peu plus de vous :  :madcat:

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Jack Sarkander
Plébéien
Plébéien
Jack Sarkander
Emploi : Indiana Jones des temps modernes
Date d'inscription : 10/02/2018
Messages : 13

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Sam 10 Fév - 13:33
Ma Vie

CHAPITRE I

Après une dispute particulièrement agitée avec Mina, ma femme depuis presque cent ans, je m'éclipsai pendant la nuit. Je savais qu'elle comprendrait l'aspect définitif de ce départ. Sous la lune dont les rayons léchaient mes épaules affaissées, je marchais dans la pénombre, vieille amie des temps anciens, souhaitant rallier un coin de cette terre, le plus éloigné possible. Les dernières années, notre point d'accroche avait été l'Australie. Soit. Eh ! bien je rejoindrais de nouveau l'Europe, dans un coin où la modernité frôle avec l'archaïsme. Pourquoi pas la Pologne ? Mon compositeur préféré, Chopin, m'aurait approuvé.

En donnant un coup de pied dans un petit caillou qui se perdit dans l'herbe, je réfléchissais. Ne parlant pas un mot de polonais, je n'avais qu'une solution. J'inventerais une mère Irlandaise et un père Polonais et je me nommerais... Jack Sarkander. Je répétais avec une satisfaction béate la sonorité de mon nouveau nom.

Il me semblait que toute ma vie, j'avais porté tant de noms différents que je n'en possédais aucun. Comme un avare dont les nombreuses pièces finissent par disposer comme d'un pantin : je n'étais rien qu'une figure humanoïde. Dès ma naissance, à vrai dire, lorsque j'avais été laissé à l'orphelinat, mon premier nom avait été faux, le fruit d'une erreur pathétique... Ma mère m'avait abandonné devant l'orphelinat avec ces simples mots de remords "Te quiero", qui avait été pris pour mon prénom... Je passais sept ans affublé de ce sobriquet, puis j'en changeais complètement lorsque je fus adopté par deux sorciers Irlandais. Je devins Jacob O'Connor. Ce fut peut-être le nom qui me dura le plus longtemps. Il m'accompagna jusqu'à ma trentaine, mais tout ce temps je le considérais de l'oeil méfiant qu'un bambin a pour tout ce qui est nouveau et coloré : une sorte de fascination et de répulsion à la fois. J'avais passé tellement de temps à me faire appeler "Te quiero" que cette nouvelle identité ne voulait pas se fixer à mon être.

Je peux dire en tout cas, que les raisons soient ou non réunie, que je passais une enfance malheureuse, une scolarité à Poudlard guère plus réjouissante. Garçon renfermé, j'acceptais la venue dans mon univers d'un jeune élève, d'un an plus jeune, Nicolas Clark, dont la mort moins de deux ans plus tard devait me marquer pour toujours. Je pensais à partir de ce moment-là que je ne pouvais raisonnablement m'attacher à quelqu'un sans que la mort ne me l'arrache.

Et puis... bon, puisqu'il faut en parler, expédions l'affaire aussi sec : il y avait la seule, l'unique, celle dont il ne sera plus jamais question dans mes écrits intimes (enfin, jusqu'au prochain coup de blues, entendons-nous), Jane Hardwick. Elle passa grosso modo sa scolarité à chercher mon amitié ; moi à la repousser, puis à faire mine de la repousser tout en l'acceptant quand même. Après avoir abandonné mes études à la fin de ma cinquième année, je passais une année à chercher mes vrais parents, à me remettre d'une maladie qui en voulait à ma vie et... à me rendre compte que j'étais amoureux de Jane.

Sans m'étaler beaucoup:
Je revins à pré-au-lard, tombait sur Jane, reçu une gifle magistrale de sa part (je ne l'avais pas prévenu de mon départ de Poudlard et elle était arrivé en sixième, hébété et sans nouvelles de ma part), et nous finîmes par nous réconcilier à moitié. Mais, comme à chaque fois, je la quittais en ayant le sentiment d'être à contretemps... je l'aimais ; elle me pardonnais à moitié, l'autre moitié souhaitant m'étrangler.

Retournant à Londres avec mon recueil de poésie (paru après ma fausse mort) et que j'ai relu récemment (Merlin que c'est mauvais, juvénile, stérile, stupide, lâche, tous ces vers versatiles, sans significations, sans sonorités agréables...). A l'époque, le recueil de poésie ne fut accepté nul part. Je devais me résigner à travailler - ô affreux supplice - et malgré tout, je continuais de me prendre pour un poète. Au chaudron baveur, un type, le genre détestable au possible, lu par-dessus mon épaule mes poèmes, puis par un habile tour de passe-passe, me piqua mes écrits et me menaça de ne jamais me les rendre à moins de le suivre. Je le suivis sans broncher, me foutant d'avoir devant moins un potentiel voleur à la tire un peu agressif - de toute façon il se révélerait bien pire que toutes mes craintes les plus folles... Il me conduisit dans des dédales de ruelles jusqu'à une maison vieille et moche et m'y séquestra pendant plusieurs mois...

Ce fils de catin (appelons un scroutt à pétard un scroutt à pétard) m'informa qu'il était un tueur à gage connu sous diverses noms dont Hadès... mais le nom qui lui resta collé à sa putain de peau de merde narcissique, ce fut Morphée. Sans doute une manière de dire qu'il "endormait" toutes ses cibles potentiels avec une perfection divine.

Pendant des mois, il me séquestra dans sa cave ; et comme monsieur était un artiste raté, il m'obligeait chaque jour à écrire un roman à sa place qu'il publierait, récoltant toute la gloire qui aurait dû me revenir. Le calvaire dans lequel je fus précipité est indescriptible. Il me tortura quelques fois, lorsque je n'avais pas écris, lorsqu'il n'était pas satisfait de ce que j'avais écris... Le roman achevé, Morphée abaissa sa garde un instant, festoyant sa victoire littéraire ; pendant ce court instant d'inattention, je lui piquais sa baguette magique, l'enfermais dans sa propre cave et partit pour ne plus jamais revenir.

Dans les mois qui suivirent, je revis Jane et parvins à lui formuler (par lettre) la nature de mes sentiments. Elle m'embrassa, puis me gifla quand nous nous revîmes... Bien que notre relation fut houleuse, à une époque où Jane ouvrait un cinéma dans le monde sorcier, à une époque où je publiais mes premiers vers, je ne saurais rien regretter de cette relation, si ce n'est d'y avoir mit fin. Après cent ans de réflexion, je sais pourquoi je l'ai quitté. A l'époque, elle ne me disait pas tout ; ni moi d'ailleurs, je lui avais caché avoir été kidnappé par Morphée, par exemple. Mais un soir qu'elle me révélait la raison de sa dépression, je la quittais. Elle avait été violée par Edward Baker, ou c'est en tout cas ce qu'elle m'expliqua. A ce moment, je me souviens que j'aurais voulu la consoler, mais je sentais intuitivement qu'elle était tombé sous le charme de ce Baker : ce putain de Baker qui nous avait martyrisé à Poudlard... Jalousie ? Mais c'était absurde. La vérité, c'est que si j'avais cassé la gueule à ce sale type, j'aurais vécu avec Jane et je serais mort de ma belle mort aujourd'hui au lieu d'errer comme un fantôme sur la surface terrestre.

Entre-temps, j'ai fait un bond narratif impardonnable, j'avais publié mon recueil de poème, mais pas à n'importe quel prix : Morphée était mon éditeur... La surprise était totale... comme si j'avais été lié à ce sombre crétin... Le pire étant que tout hilare, il m'annonçait qu'il deviendrait, après mon kidnappeur, mon mécène, mon protecteur... Il vrai qu'il commença à me verser de l'argent en abondance sur mon compte en banque, sauf quand je lui en demandais parce que ça l'amusait de me voir mourir de faim de temps en temps...



CHAPITRE II

Mina. Je n'ai pas tout de suite su son nom. La première fois que je l'ai vu, elle m'a rappelé Jane, et plus je l'ai connu, moins j'ai pensé qu'elle lui ressemblât. Au-delà de leurs personnalités respectives qui étaient diamétralement opposée, les traits du visage de Mina étaient plus affirmés.

Depuis quelques mois, Jane s'était suicidée. Après notre rupture, elle s'était tour à tour perdue avec Edward Baker (avec lequel elle se tua), puis avec un certain Leopold, aussi intéressant qu'un vieux torchon délavé, aussi transparent qu'une vitre qu'on vient de laver. J'avais bien essayé de la reconquérir, ou tout au moins de lui faire accepter ma présence. Mais sans dire non, je comprenais qu'il me faudrait lutter pour lui faire accepter ma présence. Il y avait en elle beaucoup d'amour et de haine à mon égard...

Or donc, je n'étais pas du tout dans les meilleures disposition pour accueillir une nouvelle personne dans mon petit coeur déboussolée. Mina débarqua néanmoins comme un boulet de canon dans mon existence, bousculant mes habitudes et mes repères. Que pouvait-elle bien me trouver ? Je l'ignore. J'étais pâle comme la mort, chétif comme un enfant mal nourris et par-dessus tout j'étais geignard et désagréable avec elle. Il faut croire que par moment, les contraires s'attirent. Mina, très jolie femme, était peut-être de celles qui sont habituées à ce qu'on se jette à leurs pieds, alors imaginez ce petit poète, crevant de faim, qui la repousse comme une malpropre ? Il y a de quoi lui porter de l'intérêt sans doute.

Peu à peu, je lui accordais une place de plus en plus grandissante dans ma vie. D'abord, le sexe. Bien qu'aussi à l'aise avec que le serait une bigote vierge et moralisatrice, Mina m'apprit à apprécier peu à peu ce plaisir, à force de patience et à force de ménager mon dégoût. Puis, vint cette démangeaison si particulière, qui me faisait ressentir son absence et me faisait goûter l'amertume de la solitude... Bon sang, est-ce que je tombais amoureux ?

Mais c'est impossible, voyons... Il y avait un détail, quelque chose dont je n'ai pas encore parlé, un problème : elle était immortelle et gardait éternellement cet aspect de jeune femme. Elle pouvait s'électrocuter, se trancher la gorge, sauter d'un pont... Rien ne pouvait la tuer. Je me souviens lors de notre première rencontre comme elle montra cette capacité de régénération... J'avais eu une telle frousse que je ne voulus plus la voir, que je souhaitais m'enfuir...

Enfin bon, trêve de suspense, si vous avez lu le début de l'histoire, vous savez que j'ai passé cent ans en sa compagnie. Avec les hauts et les bas qu'impliquent la vie d'un tel couple. Il nous arrivait fréquemment de nous séparer pendant plusieurs jours,
et il arriva une fois que nous nous séparâmes pendant huit mois. Mais dans l'ensemble, nous étions comme les doigts de la main.

Vers la fin de ma vingtaine, il nous vint une obsession lugubre et funeste. Si Mina était immortelle, elle était condamnée à me voir vieillir puis mourir. Je ne sais pourquoi cette idée nous était insupportable alors, après tout la mort est un processus naturel et aller à son encontre n'est pas une bonne idée. Quand on se prend pour Dieu, on devient souvent le Diable. Nous cherchâmes pendant un moment un moyen pour que je puisse conserver la jeunesse et la vie pour toujours. La pierre philosophale ? Mais elle était détruite et son secret de fabrication avait été emporté dans sa tombe par Nicolas Flamel. Le temps était contre nous et nous n'étions pas de grands alchimistes comme l'avait été Nicolas Flamel en son temps. Ce qu'il avait fait été miraculeux et nous ne rencontrâmes jamais la personne qui pu nous dire : "Oui, j'ai reproduit son exploit". Peu à peu, les options pour acquérir l'immortalité se réduisaient. Combien de charlatans avons-nous rencontré dans cette quête absurde ? Beaucoup trop. En fin de compte, une seule méthode semblait la bonne pour arriver à nos fins, mais elle nécessitait l'accomplissement d'un acte innommable...

Mina argumenta pendant des mois sur la question et parvint à me convaincre. Je ne peux m'empêcher de penser à tout cela avec un brin de lassitude et aussi de la honte. Marquer sur le papier ce qui nous y a pousser brûle mon crayon. Mais qu'importe. Mina souhaitait que je crée un Horcruxe ; ce à quoi j'étais opposé.

- Je ne tuerais personne.
- Et si cette personne le méritait ? me souffla-t-elle au creux de l'oreille.

Je reculai.

- Je ne vois pas qui nous sommes pour juger du sort d'un quelconque être humain. Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort. Et les morts qui mériteraient la vie. Alors, ne sois pas trop prompt à dispenser la mort en jugement. Même les grands sages ne le peuvent pas.
- Oui mais... Et si cette personne avait fait de très mauvaises choses durant toute sa vie ?
- Je passerais ma vie à me demander si cette personne n'était pas innocente, au fond, de ce que nous l'avions accusé.
- Oui mais... et si tu savais que cette personne n'était pas innocente. Et si tu connaissais cette personne personnellement parce que justement tu l'aurais vu faire des choses horribles... et que cette même personne t'aurais infligé la torture, la séquestration,
la peur de la mort...

En choeur, nous dîmes:

- Morphée !

Si quelqu'un devait mourir pour me faire obtenir un Horcruxe, c'était bien lui, Mina avait raison. Néanmoins, je connaissais le caractère auto-destructeur, voire suicidaire, de Morphée. Il entamait la cinquantaine en ce moment. Mais lui qui redoutait tant de vieillir ne s'était-il pas tué à l'heure qu'il est ? Il n'y avait qu'un moyen de le savoir, c'était de le retrouver. Cette partie de la mission fut la plus simple.

Morphée était peut-être un tueur à gage craint et respecté, mais ce n'était certainement pas en raison de sa discrétion ; plutôt en raison de sa voracité meurtrière. Il exerçait son activité sans la moindre pression, il savait que quiconque toucherait un cheveu de sa personne se ferait immédiatement attaqué par une trentaine de ses relations hauts placés. Et la personne qui le tuerait ne serait pas seulement tué à son tour. Non. Cette personne serait roué, bouillie dans de l'huile, sa peau serait pelée comme un oignon, elle serait écartelée et on jetterait son tronc dans un grand feu. Vous pensez que c'est exagéré et que ce n'est que mon imagination ? Peut-être... Mais les représailles seraient à la hauteur de la gravité de l'acte. Tuer Morphée revenait à tuer la divinité du meurtre. C'était contraire à l'ordre établi.

Ce n'était pourtant pas quelque chose qui pouvait nous freiner. Mina était immortelle, et quant à moi, quand j'aurais créé mon Horcruxe, je le serais à mon tour. Il faudrait probablement disparaître pendant un bon moment, mais qu'importe, nous aurions l'éternité tandis que nos poursuivants seraient morts depuis longtemps.



CHAPITRE III

Dans un salon au luxe étouffant de grandiloquence, Mina et moi attendions tranquillement derrière une bibliothèque aux proportions gigantesques. Il y avait de nombreux livres dont je ne doutais pas que son propriétaire très érudit avait pu lire.
En face de nous sur un tourne-disque virevoltait les sons de "Street fighting man" des Rolling Stones. Une quantité astronomiques de vinyles étaient réparties dans la pièce, sur les murs... Le propriétaire avait des goûts très éclectiques, allant du rock au jazz en passant par le classique...

Le raffinement et l'érudition aurait pu faire de cet homme quelqu'un de charmant, mais ce n'était qu'une part infime de son identité. Il entra d'ailleurs, un pas sûr et rapide, un cigare en bouche et un verre de bourbon à la main. Rectification, une bouteille de bourbon bien entamée. C'était rendu un vieux beau, qui cherchait tous les moyens de ralentir le processus du temps. Sur le coup, il me sembla qu'il avait toujours quarante ans, mais en plissant un peu les yeux, on voyait que le temps faisait son oeuvre, du moins à l'intérieur. Il y avait dans ses yeux quelque chose de plus vieux que son apparence contredisait.

Une rapide enquête de Mina et moi nous avait beaucoup révélé de son quotidien : il s'était brouillé avec Chuck, son meilleur ami, quand il s'était mis en couple avec sa fille, Hazel. Ses relations avec sa copine principale, Cassandre, n'étaient pas au beau fixe. Mais leur relation l'avait-elle seulement été un jour ? Morphée dans cette pièce était seul et redevenait le triste et banal individu qu'il était, noyé dans l'alcool et son chagrin.

Mina fit un geste pour sortir de notre cachette, mais je la retins. Elle me regarda, interrogeant la raison mais je secouais la tête,
lui signifiant que je voulais encore attendre. Nous devions le prendre par surprise, le tuer brutalement, mais soudain je désirais que Morphée su qui serait celui qui le tuerait. Lui qui avait regardé de haut pendant une décennie Jacob O'Connor,
ne serait-ce pas la plus ironique des morts que de connaître l'identité de celui qu'il avait méprisé comme une larve ? Il mourrait de cette main, il mourrait aussi de honte... Le grand Morphée mourrait d'une mort pathétique !

Tandis que je souriais en rêvassant, Morphée avait rapproché un tabouret du lustre où était accroché une corde... Il la passa autour de son cou et sans d'autres formes de procès se laissa suspendu au-dessus du sol.

- Non ! hurlai-je en me précipitant.

Je lui attrapai les jambes et Mina m'aida à le détacher. Avec les cordes nous le saucissonnâmes et le jetâmes sur son canapé.

- Alors, Ulric Difeable, marre de la vie ?
- Ne m'appelle pas comme ça, vociféra-t-il en se secouant pour se libérer de ses liens.
- Tu vois, venant d'un tueur à gage comme toi, je suis presque déçu de la facilité de l'opération.
- J'allais mettre fin à mes jours, qu'est-ce que tu viens me faire chier à...

Mina lui asséna une gifle magistrale en lui demandant de châtier mon langage en présence du grand Jacob O'Connor. Cette dernière phrase arracha Morphée de sa mine sombre et le plongea dans une hilarité incontrôlable malgré les claques à répétitions. Morphée ne craignait pas la douleur, alors avoir les joues rougies...

- Et qu'est-ce que tu comptes faire pour me tuer ? Lâche cette baguette, Jacob, tu es un sorcier bien médiocre, tu risques de te faire du mal...
- Je vais créer un horcruxe ce soir...

Les yeux de Morphée s'agrandirent au point que je crus qu'ils allaient sortirent de leurs orbites...

- Mais sombre petit con ! Si tu fais ça, tu ne condamne pas seulement ton âme, mais tu condamne aussi la mienne à errer sur terre ! Les morts violentes crées les esprits, les fantômes, qui restent à jamais à souffrir sur la surface terrestre à attendre la moindre consolation...
- Merci, Ulric, je n'étais pas encore sûr de vouloir le faire, mais si ça te fait souffrir à ce point, j'ai d'autant plus envie de le faire !
- Si tu fais ça pour cette raison, Jake, c'est que finalement tu ne vaux pas plus que moi...

Mina lui asséna un coup de poing dans le nez qui se cassa dan un craquement.

- Avada Kedavra !

***

- Pourquoi avoir choisi de mettre ton âme dans le recueil "Romance sans paroles" de Verlaine ?
- Parce que... tant que je lirais de la poésie, mon âme ne sera pas totalement corrompue...

***

Ma chérie,

Nous voilà séparés à présent. Après autant de temps, cet irréversible acte que notre immortalité n'a su prévoir... Mais peut-être est-ce au fond parce que je veux redevenir mortel, quitter cette enveloppe superficielle de jeunesse. Les individus normaux se séparent, et moi je ne veux plus être cet individu exceptionnel en raison de son immortalité...

Il y a aussi le désir de rédemption, j'ai tué quelqu'un. Ce quelqu'un était un sombre fils de pute, un personnage sanguinaire.
Mais j'ai utilisé la justice divine à des fins personnelles : tuer un semblable est contre-nature, et depuis longtemps je sens que la culpabilité ronge le reste d'âme qui me reste. Je m'emporte, je désir plus de puissance, plus de violence... Tout ça n'est pas Jacob O'Connor, il est mort en même temps, dans la même pièce qu'Ulric Difeable.

Aussi, je t'en conjure, rends-moi cet exemplaire de Verlaine dans lequel j'ai dissimulé la part la plus sombre de mon âme, scindé comme la foudre scinde les arbres en les laissant brûler et fumant...

J'espère que tu sauras comprendre un jour,
Jack Sarkander



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Jack Sarkander
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Jack Sarkander
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Sam 10 Fév - 14:46
FELICITATIONS !!!


Ainsi donc Monsieur vous boudez une immortalité que beaucoup, pourtant, vous envieraient en ces terres ? Quelle ingratitude ! Néanmoins, et à votre décharge, je dirais que passer l'éternité en compagnie de votre ex femme ne doit pas pousser à vouloir embrasser pleinement votre nature si particulière !

Votre fiche étant tout simplement, et comme toujours, parfaite c'est donc avec un plaisir réel et infini que je vous valide très chez Jack !

Mais... Si je puis me permettre un ultime conseil... Ne renoncez pas trop vite à votre immortalité mon cher ami. Car en ces terres où vous avez vite fait de prendre l'apparence d'un pauvre petit lapin de garenne promis au fusil du chasseur il serait dommage que vous vous découvriez une furieuse envie de vivre au moment où, justement, vous vous seriez sur le point de périr !

Après, moi je dis cela je ne dis rien... La petite voix titinesque dans ma tête me murmure que ce n'est pas demain l'avant veille du jour où vous trouverez la paix !

Bon courage très cher !

PS : Votre charmante ex femme vous empapaoute profondément ! Ange Jack Sarkander 3763080467.
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Erèbe
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