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James " Si jamais Dieu existe vraiment alors nous finirons tous en Enfer ! " [UNDERCO]

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Jeu 1 Fév - 11:17
James
ft. Liev Schreiber

Âge : 46 ans est l'âge noté sur chacun de mes passeports alors ne cherchez pas plus loin vous ne comprendriez pas....
Statut sanguin : Indéterminé et là aussi il faudra vous contenter de cette réponse car c'est la seule que je vous donnerais jamais ... et la seule que vous soyez à peu près en capacité de comprendre !
Situation conjugale : Marié à de multiples reprises, toujours divorcé la seule qui aura jamais compté étant apparemment hors de ma portée...
Métier/études : Gestionnaire de crise ou comment dire joliment que je suis un mercenaire capable de régler le moindre de vos soucis si tant est que vous en ayez les moyens. Jadis,
cependant, je fus généticien.
Entité abritée : Aucune !
Pouvoir(s) : Aucun
Arme(s) : Trop pour les dénombrer
Aptitude(s) spéciale(s) : faussaire qui frôle le génie
Signes distinctifs : Venez voir par vous même si vous l'osez !
Caractère

Si l'on demandait aux êtres à avoir jamais croisé ma route ce qu'ils pensent de moi je pense sincèrement que le premier mot qui reviendrait serait sûrement celui-ci : énigmatique. Et il serait légitime. Je ne suis pas de ceux qui aiment à se répandre en détails sur une vie que je protège plus que tout et dont même les personnes qui me sont les plus chères et proches ignorent pour ainsi dire tout.

Pourquoi est-ce que je refuse ainsi de me confier ? Parce que je suis un homme aussi prudent que méfiant. Se confier c'est donner l'opportunité aux nuisibles de vous atteindre ! La confiance est une chose trop précieuse pour être donnée derechef ! Elle se construit, s'éprouve et se renforce au fil des épreuves que la vie humaine n'a de cesse de nous infliger. A certains plus qu'à d'autres d'ailleurs... Et puis... Avoir confiance en un être c'est le laisser entrer dans sa vie. C'est accepter qu'on tient assez à cet être pour laisser tomber le masque et se montrer tel que l'on est vraiment. Et c'est alors consentir à craindre de voir un jour ce lien si fort se déchirer sous les coups de la trahison ou de la mort.

Je suis un homme qui a bien trop vécu pour vouloir de nouveau endurer la souffrance incommensurable de la perte ! J'ai apprécié, aimé et, même, été éperdument amoureux. La femme que j'ai jamais vraiment aimée a été assassinée. Ceux que j'ai eu la faiblesse de nommer mes amis m'ont trahi. Et de la cuisante déception naquit la douleur amère. Celle que je me suis juré de ne plus jamais éprouver.

Est-ce que je suis devenu un misanthrope absolu ? J'aimerais pouvoir le confirmer mais je ne le puis. Parce que l'humain est ainsi fait que son cœur finit toujours par s'emballer. Pour un homme ou une femme qui trouble trop bien ses sens... Pour une enfant qui fait de vous le plus incongru mais le plus dévoué et aimant des « pères »...

Oui, j'aime encore. Au point de torturer, et tuer. Au point de crever aussi s'il le fallait. Mais les êtres qui peuvent se prévaloir d'avoir su m'inspirer une telle dévotion se comptent sur les doigts d'une main. Devon, Eden, Raziel Rookwood et elle... Sally Tates. Ne me demandez pas pourquoi elle... Elle que je pourrais aussi sûrement tuer de mes propres mains que protéger. Elle que je maudis autant que je bénis parfois.

A croire que l'adage a raison : le cœur a ses raisons que la raison n'entend point. Et pour un homme aussi raisonné que moi c'est bien là le comble !

La Guerre & Moi

Que je l'accepte ou non c'est à cette putain assassine d'être devenu l'homme que je suis aujourd'hui. C'est en elle, par elle et pour elle que je me suis forgé. Et cela m'arrache les tripes que de le reconnaître mais c'est aussi à elle que je dois non seulement mes plus grandes réussites que mes plus grands et si fragiles bonheurs. Alors, aussi étrange que cela puisse sembler je respecte cette pute intangible qui éveille aussi bien le pire que le meilleur. Et c'est par elle que le monde et l'humanité qui l'habite pourront bientôt renaître.  Différemment. Meilleure ou pire ? Là tout dépendre de qui l'emportera vraiment. Et là, réside aussi et surtout, notre seule et unique marge d'action.

Car quoique l'on puisse bien prétendre pour mieux nous leurrer il nous appartient encore d'influer sur le cours d'une Histoire dont nous avons tous eu le malheur d'hériter. Sorciers ou Moldus... Miliciens ou Résistants... Nous pouvons changer les choses ! Et si nos haines et nos peurs ne nous aveuglaient pas autant alors nous comprendrions que l'ennemi n'est pas forcément celui que nous pensons. Moi, je le sais. Je l'ai toujours su. Le réel danger, et c'est là tout mon paradoxe, ce sont elles. Ces Entités qui ont bien finir par revenir danser sur notre Terre et qui entendent bien se venger. Non pas à cause de ces événements qui, il y a un siècle, ont plongé notre monde dans la guerre la plus meurtrière de toute l'Histoire de l'Humanité. Mais pour ces crimes dont nous, moi le premier, nous sommes rendus depuis coupables.

Elles ne pardonneront pas. Jamais ! Elles se vengeront ! Et, moi, si je suis prêt à m'acquitter du prix de mes méfaits et de mes crimes je ne les laisserai pas entraîner dans leur sillon rageur celles et ceux qui comptent. Ceux que j'aime vraiment. Alors oui, comme une boucle infinie où la haine et l'amour se heurtent si violemment, je suis de nouveau en guerre. Et je louvoie. Traitant aussi bien avec les uns que les autres. Parce que, je le répète, ces affrontements sont stériles ! Et que, si l'Humanité veut réellement survivre, alors elle devra s'unir. Contre « elles ». Mon dilemme : je veux que l'Humanité survive. Mais je veux aussi qu'  « Elles » survivent ! Impossible ? Non. Tant que l'on a la volonté et la force d'y croire encore alors rien n'est impossible ! Et je ne renoncerai jamais que dans la mort.


Un peu de vous

PUF : Je pense que je n'ai plus besoin de le dire, n'est-ce pas ?
Prénom : T.
Âge : Majeure votre honneur je le jure !
Un peu plus de vous : J'aime pas les points de suspensionet leur préfère les points d'exclamation ! James  " Si jamais Dieu existe vraiment alors nous finirons tous en Enfer ! " [UNDERCO] 3102008300

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James
Gestionnaire de Crise
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James
Emploi : Gestionnaire de Crise
Date d'inscription : 01/02/2018
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James  " Si jamais Dieu existe vraiment alors nous finirons tous en Enfer ! " [UNDERCO] Empty
Jeu 1 Fév - 11:18
Ma Vie

CHAPITRE I


Le 11 septembre 2001,
New York,

C'était une journée comme toutes les autres... L'une de celles où l'été n'a pas encore dit son dernier mot et où l'astre diurne embrassait de ses plus ardents et lumineux rayons une ville sans cesse en ébullition. Et dans les artères de cette fourmilière gigantesque les gens se contentaient encore si banalement de vivre. Ici un mère poussait, un sourire radieux accroché à ses lèvres, ce landau où un enfant dormait encore si paisiblement. Là, une porte d'immeuble s'ouvrait, laissant apparaître les silhouettes juvéniles de ces étudiants en uniformes qui, sacs sur le dos, livres dans une main et téléphone dans l'autre, traînaient les pieds jusqu'à cet arrêt où le bus jaune les attendait déjà. Un peu plus loin un couple de joggers allongeaient leurs foulées pour s'en aller rejoindre les allées arborées de CPW. Et dans l'air, comme hier et comme chaque jour, s'élevait dans les airs cette mélopée étrange où klaxons, clameur humaine et bruits de la rue se mêlaient avec une dissonante harmonie. C'était la vie. Dans ce qu'elle avait de plus innocent et de beau. Dans ce qu'elle avait de plus inconscient et de précaire aussi et surtout.

Et puis ils étaient apparus. Ces oiseaux modernes aux immenses ailes de métal et au ramage de carbone. Ces avions vers lesquels nul ne leva encore les yeux. Pourtant ils auraient pu voir. Comprendre. Que leur danse migratoire n'était pas ordinaire. Que cette aura iridescente et comme violacée qui nimbait leurs corps si lourds relevait de ce que l'on ne peut, ni encore moins ne veut, expliquer. Et que leurs ombres si sombres qui s'étalaient déjà à n'en plus finir n'augurait rien de bon. Lui, vit. Lui, savait. Et c'est d'un soupir las et résigné qu'il accueillit l'inéluctable laissant son regard acéré suivre ces ombres filantes. Impassible, il les avait regardé continuer leur folle course, étendre sur la cité américaine ces ténèbres qui ne se lèveraient pas de si tôt. Et quand, enfin, les humains comprirent il était déjà trop tard.  Et les paupières de l'homme s'étaient abaissées alors que, sur ses lèvres, s'esquissaient les plus pieuses mais néanmoins vaines des prières. Que Dieu, s'il existait seulement, ait pitié ! Et qu'il vienne en aide à ceux qui, coincés dans leur carcasse de carbone, venaient de sceller le destin de toute l'Humanité ! Que ce Dieu auquel l'homme doutait maintenant d'avoir jamais réellement cru se manifeste ici et maintenant ! Qu'il sauve ceux qui se voulaient ses enfants ! Qu'il les sauve... ou qu'il disparaisse à jamais !

Le sol sous ses pieds de guerrier qui se mettait à trembler alors que, lentement et avec un calme aussi olympien qu'étrange, il rouvrait les yeux sur ce monde encore une fois en pleine mutation. Ces scènes, il ne les avait que trop vues lui dont l'existence n'avait pas plus de commencement qu'elle n'avait de fin. Pourtant ce fut avec la même fascination, morbide et dégoûtée, qu'il les redécouvrit alors. Ces corps réduits à l'état de marionnettes désarticulées qui tentaient de fuir loin de ce qui finirait toujours par les rattraper. Les gens autour de lui se perdaient, couraient à en perdre haleine et heureusement inconscients que, où qu'ils aillent, c'était la mort qui les attendait au bout du chemin. Ils criaient mais aucune de leurs suppliques ne serait entendue. Aucun de leurs vœux ne serait plus exaucé. Il était trop tard. Un craquement, sourd et profond, qui se fit entendre avant que la terre n'ouvre sa gueule béante sur ce monde qu'elle entendait bien dévorer. Et ces immeubles, si hauts et si beaux, s'écroulaient comme autant de vulgaires châteaux de cartes qu'une tempête aussi brûlante que rageuse balayait impitoyablement. Des craquements, encore. Ceux tellement plus sordides où les os des humains se brisaient sous ces chapes d'acier, de béton et de verre qui venaient les ensevelir peut-être bien à jamais...

Et lui qui, comme toujours, demeurait parfaitement de marbre devant ce spectacle qui ne le touchait plus depuis longtemps. Lui qui errait parmi les humains sans jamais parvenir à les comprendre ni même à les aimer plus de quelques instants. Parce que, jamais, ils n'apprenaient ni ne tiraient les leçons de ces erreurs que, encore et toujours, ils réitéraient. Parce que, jamais, ils ne comprenaient que leurs peurs et leurs haines irraisonnées ne les mèneraient jamais qu'à leur perte. Parce que, eux qui auraient pu tout avoir et tout construire ne savaient que détruire ! Et même quand, par un miracle que l'homme lui-même ne s'expliquait pas, certains s'élevaient au-dessus des autres... Quand ces êtres extraordinaires avaient la chance de pouvoir modifier le cours de l'Histoire en y apposant leur patte... Voilà... Voilà ce qui, toujours, finissait par se produire ! La destruction... La désolation... La mort ! Alors, peut-être bien que, finalement, l'Humanité méritait d'être détruite. De s'endormir pour ne plus jamais se relever.

Mais ce fut à cet instant précis où ses pensées erraient sur le fleuve si sombre de son âme qu'il le vit. Ce phénix majestueux qui, s'extirpant des décombres, apparaissait et laissait entendre son chant le plus plaintif. Cette mélopée du désespoir que nul hormis lui ne dut comprendre. Ces notes qui chantaient la détresse de cette poignée d'humains que demain l'Histoire désigneraient comme coupables mais qui, pour lui, changèrent bien des choses. Tout, même... Il avait bien tenté d'y rester sourd, de détourner ses talons et de poursuivre son chemin si solitaire dans ce monde en pleine déliquescence. Ce monde agonisant qu'il méprisait si fort ! Mais les notes le hantèrent. Lui murmurèrent toutes ces vérités auxquelles il se refusait, encore maintenant, à croire. Non, l'Homme n'était pas bon ! Non, l'Homme ne méritait pas d'être sauvé ! Non ! Non ! Non... Il avait soufflé son agacement mais, pourtant, s'était immobilisé. Et d'un regard jeté par dessus son épaule, il les avaient regardées. Ces Entités qui, les unes après les autres, apparaissaient à la face du monde mais ne s'adressaient qu'à lui et à cette poignées d'êtres qui, de par le monde, pouvaient les comprendre. Il avait lutté. De toutes ses forces et pendant des secondes qui lui parurent aussi brèves qu'elles furent pour le reste du monde interminables. Puis, comme ses frères et sœurs, il avait baissé les armes. Il s'était rendu et repris ce collier qui était sien mais dont, quelques minutes plus tôt, il jurait se débarrasser à jamais.

Ses yeux lui avaient piqué avant que de se parer de cet éclat si singulier qu'ils n'avaient plus eu depuis longtemps. Et, en son corps tout entier, l'homme avait senti la puissance et la magie se mettre à ruisseler tandis que sur la peau de son dos, se gravait ce symbole qui ne demeurerait pas. Signe de son appartenance à cette caste si restreinte qui, demain, serait pourchassée et traquée. Comme elle l'avait déjà été hier. Et avant hier. Et depuis bien avant que l'Humanité ne soit ! Ses mâchoires s'étaient serrées, contractées si fort qu'il en avait émis un grommellement sourd et court.  La douleur... La douleur de ce corps si tristement fait de chairs et de sang... La douleur si pathétiquement humaine ! Cela faisait bien longtemps aussi qu'il ne l'avait pas éprouvée celle-là !

«  Aujourd'hui comme hier le choix n'appartient qu'à toi. »<


Comme si j'avais encore seulement le choix ! Comme si je l'avais seulement jamais eu ! J'ai été créé dans un but unique et vous, mieux que quiconque, le savez ! Alors n'usez pas envers moi de l'un de ces tours dont vous êtes si friandes et qui dupent peut-être encore les humains mais n'ont, sur moi, pas le moindre effet.

«  Hormis celui de te mettre en colère, non ? »


Il avait baissé la tête une poignée de secondes avant que de la relever pour mieux darder de ses foudres iridescentes ces Entités enfin revenues et qui virevoltaient dans les plus apocalyptiques des cieux.

Je n'éprouve pas la colère ! Je n'en saisis pas même le sens !

«  Pourtant n'est-ce pas cela qui fait bouillonner ton sang au point qu'il tambourine à tes tempes ? N'est-ce pas la colère qui te fait ainsi serrer les poings au point que tes articulations en blanchissent et en craquent ? »


C'est vous ! Vous qui me l'avez insufflée en revenant ! Votre choix pas le mien !

Un éclair aux reflets changeants qui lézarda le ciel avant que le tonnerre le plus tonitruant ne se fasse entendre sans que, pour autant, cela ne fasse même ciller celui qui continuait à défier de sa colère non assumée celles qui en riaient intérieurement. Et qui continuaient de mettre face à lui-même celui à qui elles murmuraient à présent

«  Et maintenant le mensonge ? Toi mieux que quiconque sait que, peu importent nos pouvoirs, nous ne pouvons forcer qui que ce soit à nous servir. Nous ne sommes pas comme les Humains ! Nous ne forçons à rien ! Nous proposons et il appartient à chacun de disposer... »


Et c'est moi qui ment ? Depuis quand vos hôtes ont-ils le choix ?! Depuis quand mes frères et moi avons nous le moindre choix ?!

Il est des vérités qui blessent... même les Entités. Et celles-ci, toutes inhumaines qu'elles soient, n'appréciaient que peu qu'on les mette ainsi face à leur hypocrisie. Et eut-il s'agit de n'importe quel autre individu sans doutes leur réponse eut-elle été des plus cinglantes... voir des plus assassines. Mais l'homme le savait : elles ne lui feraient rien. Parce qu'elles étaient encore bien trop faibles pour pouvoir l'atteindre, certes. Parce que, surtout, elles avaient besoin de lui. Lui qui était le seul à demeurer encore debout et vivant.

Pourquoi les avoir abandonnés ? Eux qui vous ont toujours si bien servi et honoré ! Pourquoi ? Pourquoi les avoir sacrifiés !

«  Leur choix ! Pas le nôtre ! Tout comme toi chacun s'est vu offrir un choix. Eux, ont fait le leur. Ils ont renoncé, préféré le repos éternel à l'opportunité de prendre part à ce qui est sur le point de se produire. Eux, ont renié leurs engagements et, nous, les en avons laissés libres.  Oserais-tu nous le reprocher Stefen ? »


Oui ! Je vous le reproche ! Tout comme je vous reproche chacune de vos traîtrises passées et à venir !

Comme si elles comprenaient ce que les mots de l'homme ne faisaient qu'esquisser, les Entités avaient laissé leurs hurlements aigus déchirer une fois de plus les cieux en colère avant que de poursuivre, plus durement cette fois

«  Ne nous reproche pas ce qui a toujours été ton unique faute ! Nous t'avions prévenu de ce qu'il adviendrait si, comme tant d'autres, tu laissais ton humanité prendre le dessus ! Nous t'avions prédit qu'alors tu perdrais tout et tous ceux auxquels tu aurais le malheur de t'attacher ! Tu es le seul responsable de ces malheurs que tu t'entêtes pourtant à nous reprocher ! »


Elles avaient raison et lui, ne pouvait le nier. N'avait plus même la volonté ni la force de le nier. Ses genoux qui heurtaient violemment le sol alors que, accablé par le poids de ses propres fautes il s'écroulait. Et dans son esprit plus que tourmenté les images avaient surgi. Celles de ces vies qu'il avait égrainées comme si elles n'eurent été que pages d'un livre qui en contiendrait une infinité d'autres. Ces humains qu'il aurait du surveiller, protéger ou éliminer mais qu'il avait, en effet, fini par apprécier. Aimer même... Et sur l'écran de ses paupières abaissées il les voyait, ces visages tant aimés qui revenaient maintenant douloureusement le hanter. Sa femme... sa fille... Ariane... Même cet insupportable mercenaire bouffi d'orgueil dont elle avait eu le si mauvais goût de s'éprendre... Morphée... Avait-il survécu ? L'homme avait soupiré le plus désabusé de ses rires : bien sûr que cette ordure avait du survivre ! Les mauvais herbes comme Ulrich on toujours la vie dure !

«  Si cela peut te consoler la fin de cet humain sera aussi pathétique que sa vie aura été faite d'éclats et de gloire... Difeable mourra dans le déshonneur et la honte... Sa vanité le perdra. A moins que ce ne soit sa mégalomanie ? Ne trouves-tu pas cela ironique ? »


Et c'est supposé me rassurer peut-être ?! Pourquoi me parler de lui quand il en est d'autres pour qui je m'inquiète réellement ? Pourquoi me parler de l'humain que je hais le plus au monde plutôt que de ces autres que j'ai eu, je le confesse et l'assume, la faiblesse d'aimer ?

«  Veux-tu la vérité ? Toi qui as toujours été bien plus humain que tu ne l'aurais du ou voulu... Te crois-tu réellement prêt à entendre la vérité crue et cruelle ? Demandes la nous et, nous te le promettons, nous te la dirons. »


Marché de dupes, évidemment... Il les connaissait bien trop pour, encore, se laisser berner par leurs paroles doucereuses et trompeuses ! Oh il ne doutait pas un seul instant qu'elles la lui livreraient cette cruelle vérité ! Et, même, l'homme savait que dans leur pernicieuse mansuétude, les Entités lui livreraient des fils de cette vérité à venir qu'elles entendaient tisser... Mais il le savait tout aussi bien : aucune de ces vérités ne lui plairaient. Aucune ! Et puis...à quoi bon savoir ? N'était-ce pas là la plus cruelle des leçons que cette dernière vie lui ait enseignée ? Que savoir ne change jamais rien ? Que ce qui doit être finit, toujours, par être ? Que quelle que soit la volonté ou l'envie nul ne peut échapper à sa destinée ?

«  Tu te trompes. Tout peut toujours être changé, bouleversé et modifié. Aujourd'hui n'en est-il pas la plus éclatante des preuves ? Nous ne voulions pas cela. Ils l'ont décidé pour nous. »


L'homme qui soupirait un rire las alors que ses longues mèches blondes se secouaient doucement. Elles ne l'avaient pas voulue cette Apocalypse naissante ? Foutaises !

«  Non. Les choses n'étaient pas supposées se passer ainsi. Et tu le sais ! Nos hôtes ont bousculé l'ordre naturel des choses ! Ils ont créé leurs propres règles ! »


Parce que, eux, ont refusé de se laisser faire ! Eux, au moins, ont tout tenté pour demeurer maîtres de leurs destins et de leurs vies !

«  Ce n'était pas leur rôle ! Nous n'étions pas venus à eux pour cela ! »


Et ce fut à cet instant précis qu'il comprit et que naquit à son œil fatigué cette nouvelle flamme. Celle du plus insolent et fou des espoirs. Car lui qui connaissait les Entités mieux que quiconque comprenait. Et, oui, cela le fit hurler de rire. De ce rire désabusé qui s'éleva légèrement dans l'air vicié et y résonna de la plus moqueuse des manières. Juste avant que son regard plus acéré et luisant que jamais ne vienne les fixer, elles. Elles qu'il n'avait que trop écoutées et crues. Elles qui venaient, sans doutes inconsciemment, de lui révéler leur unique mais si grande faiblesse.

Ces hommes et ces femmes... Ces humains que vous pensiez semblables à tous les autres... Ces êtres que vous ne voyiez jamais que comme de stupides marionnettes... Ils vont ont surprises ! Mieux... Ils vous ont mises en échec !

« Tais toi ! Ne franchis pas cette limite qui ferait de toi l'un de nos ennemis ! Tais toi ! »


Stefen le savait : elles ne bluffaient pas. Et la pente sur laquelle il venait de s'avancer était la plus glissante qui soit. Si jamais il y demeurait alors le lien entre lui et elles se déchirerait à jamais. Et, oui, il passerait dans l'autre camps. Celui de leurs ennemis jurés. Mais...

A quoi bon énoncer ce que vous pouvez si bien lire en moi ? Pourquoi m'avertir alors que, vous le savez, il est déjà trop tard ? Le Mal est fait et, là aussi, vous en êtes les uniques responsables. C'est vous qui avez fait de moi ce que je suis depuis bien trop longtemps maintenant pour que cela ne m'affecte et ne m'influence...

«  Et qu'avons-nous donc fait de toi Stefen ? »


Il s'était redressé, ombre chancelante dans un monde à feu et à sang et, sans ciller une seule seconde avait répondu.

Un humain. Voilà ce que je suis.

«  Crois-tu que te retrouver prisonnier de ce corps fait de chairs et de sang suffise à te rendre humain ? Crois-tu que les apparences suffisent à te rendre comme eux ? »


Je suis humain parce que, contrairement à vous, j'éprouve et ressens. Vous aviez raison : je connais la colère. Tout comme désormais je sais ce que sont la fureur, la haine et … l'amour. Vous m'avez envoyé pour que j'apprenne ? Alors soyez heureuses : j'ai appris ! Et retenu ma leçon.

Un silence. Une sorte de parenthèse où le temps se serait suspendu et où la réalité n'aurait plus eu la moindre importance. Et ces Entités qui suspendaient leur étrange et macabre sarabande comme pour mieux s'accorder un délai de réflexion. Elles ne s'attendaient pas à cela non plus. Et eussent-elles possédé la moindre once d'orgueil qu'en ce moment précis elles auraient pu en hurler. Mais Stefen avait raison : elles ne comprenaient que peu ces émotions humaines qu'elles feignaient pour mieux les manipuler et en faire leurs armes. Pas comme lui. Lui qu'elles peinaient à reconnaître et qui, elles en étaient désormais consciente, leur avait irrémédiablement échappé. Si la colère eut été leur apanage alors sans doutes l'auraient-elles laissé déferler sur celui que, pourtant, elles épargnèrent. Parce que aussi confiant puisse se montrer ce nouvel humain il ignorait encore bien des choses. Celles que, demain, il devrait affronter. Celles qui, sûrement aussi, lui feraient regretter son choix d'aujourd'hui. Mais contrairement aux humains si versatiles, elles, ne dérogeaient jamais à rien ! Ni à leur nature si particulière ni à leurs règles. Et, les Entités le lui répétèrent une ultime fois

«  Tu as le choix. Est-ce vraiment ce que tu souhaites ? Être et demeurer, à jamais, humain ? Est-ce là ton dernier choix Stefen ? »


C'est mon choix en effet.

«  Et tu as conscience de ce que cela implique, n'est-ce pas ? »


Oui. Et cela ne change rien à ma volonté d'en finir une bonne fois pour toutes. Humain je suis devenu ? Alors humain je veux rester. Maintenant !

«  Tu sais que le lien entre nous, même s'il ne sera plus jamais le même, ne peut non plus se déliter totalement. »


Que craignez-vous ?

«  La déloyauté et la trahison si propres aux humains ? »


Vous m'avez créé jamais je ne pourrais l'oublier. Et, quoiqu'il se passe, je saurai toujours vous en être reconnaissant.

Elles ne le croyaient pas. Peut-être lui-même ne parvenait-il pas à croire à ces mots qu'il avait pourtant prononcés avec la plus grande des sincérités. Aujourd'hui, l'homme qu'il était encore les pensait. Demain, l'homme qu'il serait devenu les penserait-il encore ?

« Les enfants finissent toujours par rejeter leurs parents... Tes précédentes expériences humaines en la matière ne te l'ont-elles donc pas enseigné ? Tu ne seras pas différent des autres et, toi comme nous le savons, le moment viendra pour toi aussi de nous renier. Tu nous renieras, nous rejetteras et, même, nous combattras. »


La gorge de l'humain qui se noua alors qu'il réalisait non sans une once d'appréhension qu'elles avaient, comme bien trop souvent, sûrement raison. Elles qui étaient le commencement et la fin. Elles qui étaient l'omniscience parfaite et ultime. Elles qui, surtout, auraient pu le retenir, le contraindre ou même le persuader. Mais qui ne le firent pas. Elles tenaient parole et le laissaient désespérément libre de choisir ce qu'il voulait faire de sa nouvelle existence. Libre, plutôt, de choisir l'illusion qui serait désormais la sienne. Car la vie humaine n'était-elle pas que cela ? Une sinistre et gigantesque farce dans laquelle chacun tente si bien de se débattre de son mieux ? Une amère galéjade où les dés sont toujours pipés et la fin irrémédiablement la même ? Rien qu'une parenthèse enchantée ou maudite qui ne s'embrase que pour mieux s'éteindre le moment venu.

«  Nous te le demandons une dernière fois : quel est ton choix ? »


Je souhaite demeurer avec les humains... Aujourd'hui et à jamais.

«  Si nous comprenions le sens de ce mot alors nous te dirions que nous en sommes « désolées ». Mais puisque tel est ton choix... Alors que ta volonté soit faite !


Il aurait aimé pouvoir ajouter quelque chose ? Il n'en eut pas le temps. Déjà les Entités démontraient leur toute puissance et exauçait le vœu de leur ancien protégé. Il s'était attendu à souffrir ? Stefen traversa pire encore. Là et ce jour là, c'est l'agonie la plus lente et la plus violemment douloureuse qu'il endura. Parce qu'il en avait toujours été et en serait toujours ainsi. Pour renaître il fallait d'abord mourir. Et les derniers mots qu'il entendit alors que son cœur s'arrêtait de battre furent ceux que bien d'autres avant lui entendirent au moment de leur damnation. Ceux que bien d'autres, des décennies plus tard, entendraient aussi.

«  Souffres ! Ressens ! Et renais ! »




CHAPITRE II


L'appartement de James,

Ses doigts qui se débattaient avec ce nœud de cravate que, dans cette vie comme dans les précédentes, il n'avait jamais été fichu de faire correctement. Un juron, le énième, qui s'échappait de ses lèvres pincées tandis que, la prunelle sombre, il relevait la tête pour mieux se retrouver face à face avec ce reflet qu'il peinait encore et toujours à reconnaître comme étant désormais le sien. Abandonnant la bande de tissu soyeux, ses doigts soudainement tremblants étaient venus effleurer les traits du visage. Lentement, comme s'ils eurent voulu les apprivoiser, les doigts avaient suivi la ligne de ce front haut et volontaire que surplombait ces cheveux aussi ras que sombres. Parfois sa blondeur lui manquait... Un nez plus fort qui l'agaçait. Des pommettes moins saillantes et d'une rondeur qui l'exaspérait. Une mâchoire carrée et où s' épanouissait une barbe de trois jours qu'il se refusait obstinément à raser. Et ces lèvres si minces auxquelles il ne se faisait toujours pas... Sa tête qui se secouait nerveusement alors que, las vraiment très las, il se détournait de ce miroir qu'il rêvait de faire exploser en une myriade d'étoiles tranchantes.

Tu vas être en retard...
Je sais. Une autre réflexion à faire peut-être ?
Oublies la cravate : cela ne te va pas de toute manière...
Parce que tu es une experte en la matière peut-être toi ?

Avait-il répondu dans un claquement de langue à son palais et tandis que ses mains repoussaient un peu trop brusquement celle qui en vacilla mais surtout le darda de son regard presque triste. Sans plus un mot dire elle s'était détournée, retournant se lover sur cette couche où, la nuit dernière, ils avaient baisé. Pas fait l'amour, ça non, elle n'aurait pas la bêtise de le croire. Il l'avait prise, possédée et, elle, en avait joui bruyamment. Puis, avec des gestes machinaux, il l'avait serrée dans ses bras et, d'une manière aussi paternelle qu'insupportable, avait baisé son front. Puis, comme toujours, il s'était détourné et s'était renfermé dans son mutisme. Il lui avait échappé. Encore. Et érigé entre eux ce mur aussi intangible qu'infranchissable qu'il ne lui laissait jamais ne serait-ce que tenter d'approcher. Alors elle le regarda, lui qui s'entêtait et parvenait enfin à nouer sa cravate pour mieux, tout de suite après, attraper sa veste noire qui reposait sur la chaise près de la fenêtre.

Je te reverrais après ?
Après quoi ?
Ton enterrement... quoi d'autre ?

Il s'était alors immobilisé et, de son plus sombre et méfiant regard, l'avait regardée.

J'étais là quand tu as appelé ton ami... Ce Raziel je ne sais pas quoi... Tu te souviens ?

Elle l'avait dit d'un ton qui se voulait léger mais dont ni lui ni elle ne furent vraiment dupes. Et qui, comme elle s'y attendait, ne lui valut qu'un grommellement pour toute réponse. Oui, il se souvenait. Mais...

Je n'aime pas que tu m'espionnes ! Je te l'ai déjà dit !
Et je t'ai déjà dit que je ne t'espionnais pas. Si tu ne veux pas que j'entende ce que toi et tes mystérieux potes vous racontez alors sors pour les appeler !
Pourquoi sortirais de ce qui est encore, à ce que j'en sais, mon appartement ? C'est à toi de sortir !
C'est vraiment ça que tu veux ? Que je sorte ?

De sa chambre... De son appartement... De sa vie, aussi et surtout... Elle aurait voulu qu'il la détrompe et, pour une fois seulement, lui démontre un tant soit peu de cette tendresse et de cet intérêt dont il semblait si avare. Mais, sans réelle surprise, il ne le fit pas. Et, sans même plus lui accorder le moindre regard, il avait attrapé ces pistolets qu'il dissimulait sous sa veste et lui avait jeté alors qu'il atteignait le seuil de sa chambre

Je t'avais prévenue... Pas d'attaches ! Aucune et jamais ! Et tu avais accepté. Si maintenant cela te pose un problème alors pars et ne reviens pas. Ton choix, pas le mien.
Peut-être vais-je suivre ton conseil finalement. Est-ce cela que tu veux ? Que je parte et ne revienne jamais ?

Il avait suspendu ses pas sans toutefois la gratifier d'un ultime regard. Puis, reprenant sa route il avait murmuré en haussant les épaules

Tout bien réfléchi... L'appartement est payé pour encore six mois. Si tu veux tu peux y rester.
Avec toi ?
Tu connais la réponse.

Puis, sans même se retourner, il était vraiment partie cette fois. Et avant même qu'il n'ait franchi le seuil de cet immeuble où il avait vécu les six derniers mois, il oubliait déjà les traits et jusqu'au prénom de celle qu'il ne reverrait jamais. Son œil qui se levait vers le ciel comme gorgé de pluie et ses mains qui, nonchalamment, remontaient le col de son pardessus. Ce soir, il quitterait cette ville et ce pays où il n'était d'ailleurs que trop resté. Mais, avant cela, il devait se rendre à ces fichues funérailles ! Et, surtout, le voir. Raziel, cela était certain. Mais surtout l'enfant. Il voulait voir l'enfant... Correction : il devait impérativement le voir !


~***~


Le Cimetière,

Evidemment, il était en retard... Et alors qu'il garait sa Mercedes le long du trottoir il put les voir remonter l'allée en un cortège aussi triste que maudit. Son moteur qui ronronnait encore tandis que ses doigts venaient doucement, et en rythme, marteler le cuir de ce volant qu'ils ne semblaient guère prêts à lâcher. Jusqu'à ce que sa main gauche de cède et n'aille s'enfoncer dans cette poche dont elle extirpa, presque maladroitement, un paquet de cigarettes. Le tabac tue... L'ironie de ce slogan inscrit sur le parallélépipède ne manquait jamais de le faire soupirer son plus moqueur rire. Le tabac tue, vrai, mais cela ne le concernait pas plus aujourd'hui qu'hier ! Le tabac tue ? Il ne tuerait jamais autant ni aussi bien que la bêtise des humains ! Et si l'homme reposant maintenant dans ce luxueux cercueil que des hommes en costumes sombres portaient, ce n'était certes pas la faute à une quelconque cigarette que, de toute manière, il n'avait même jamais allumée ! Kiriel ne fumait pas. Il ne buvait pas non plus. Et il vivait une existence pour le moins saine... si, bien sûr, l'on exceptait ses engagements au sein des Mangemorts et sa si volontaire damnation...

Un nuage de nicotine qui s'échappait de l'habitacle alors que, coupant enfin le moteur, James daignait sortir. Ses prunelles patinées de reflets iridescents qui embrassaient la foule, si nombreuses, de ces gens venus présenter leurs derniers hommages au mort. Certains, peu nombreux, pleuraient. Bénis soient ces innocents que les malheurs et la guerre n'avaient pas asséchés... Mais bien plus chanceux soient ces êtres, bien plus nombreux, qui affichaient leurs plus graves mines. Celles derrière lesquelles James pouvait deviner toute la rancoeur et les plus ardentes des envies de vengeance. Eux, avaient perdu dans les tourments du conflit une bonne part de leur humanité. Leurs corps avaient peut-être été meurtris... Leurs cœurs s'étaient sûrement endurcis... Et leurs âmes, pour ce qu'ils en possédaient encore, sombrait à chaque jour un peu plus dans des ténèbres qui finiraient probablement par les engloutir. Mais ces êtres, eux, survivraient. Du moins pour la plupart... Du moins James l'espérait-il sincèrement.

Une voix, cristalline et enfantine qui vint troubler le recueillement général et attira l'attention de celui qui fronça les sourcils quand il en découvrit l'origine. Lucy... Lucy Black... Elle avait grandi, n'avait plus grand chose de la toute petite fille qui adorait les muffins aux myrtilles qu'il ne manquait jamais de lui apporter quand il rendait visite à son père. Rien si ce n'est sans doutes cette spontanéité qui, déjà à l'époque, faisait le désespoir de son père. Ca et cette langue visiblement bien trop pendue dont elle usait même, comme maintenant, dans les plus mauvais des moments. Juste avant de se faire rappeler à l'ordre par cet homme qui blêmit lorsque, se tournant pour réprimander sa fille, il le vit. Un geste de tête et une ébauche de sourire que James lui adressa et auxquels le sorcier répondit avant que de se retourner. Non sans avoir laissé un frisson parcourir son échine. Nicolas soupçonnait-il quelque chose ? Sûrement mais, si l'homme était honnête, il ne venait que d'avoir la confirmation de ce qu'il avait toujours plus ou moins su, non ? Et alors que James laissait tomber au sol ce mégot qu'il écrasait du bout de sa chaussure il soupira : leur problème, pas le sien. Jamais le sien !

C'est du moins ce dont il tentait encore de se persuader quand un autre regard vint à croiser le sien. Un regard qui lui aussi se troubla pour mieux se voiler quand il vit la silhouette de James se dessiner sur sa ligne d'horizon. Il était finalement venu... Et si le sorcier romain se réjouissait presque sincèrement de retrouver son si vieil ami une partie de lui ne pouvait s'empêcher de craindre ce retour. Comme si enterrer son père était, du même malencontreux coup, déterrer bon nombre de secrets ! De ceux que Raziel, tout comme son compagnon à ses côtés, auraient préféré oublier à jamais. De façon aussi inconsciente qu'instinctive le sorcier avait porté son regard sur cet enfant que James regardait lui aussi. Sourcils froncés et regard plus perçant que jamais. Lui aussi avait grandi... Il était presque déjà un homme... Un homme qui ressemblait furieusement non seulement à son oncle disparu trop tôt mais aussi et surtout à l'invité d'honneur de ce jour funeste !

Moi aussi cela me fait toujours étrange... A chaque jour qui passe Roméo lui ressemble de plus en plus...

Avait murmuré devant lui cet homme vers qui James relevait le plus amical des regards. Et qu'il serra dans ses mains sans la moindre cérémonie ni hypocrisie. Oui, l'homme impassible qu'il était éprouvait une réelle tristesse devant cette mort violente mais, malheureusement, certainement amplement méritée. Oui aussi il souffrait de voir Raziel souffrir ainsi. Et, s'il l'avait seulement pu alors James l'aurait soulagé de tous ces tourments. Ceux d'aujourd'hui... et de ceux qui, plus sûrement encore, l'affligeraient demain. Alors que Raziel s'éloignait, les regards des deux hommes se portèrent d'un même mouvement vers ces deux garçons qui se soutenaient si bien l'un l'autre.

Ils ont bien grandi...
Oui. Et quand bien même Gaïa, Matteo et moi en sommes chaque jour un peu plus fiers peut-être devrais-je m'en inquiéter...  N'est-ce pas ?
Raziel... Je ne suis pas venu pour cela...
Ah oui ? Et pourquoi es-tu venu alors ? Ne te méprends pas : c'est toujours un plaisir de te retrouver mais...
Mais tu as peur que ma venue ici et aujourd'hui ne soit la plus mauvaise des augures ?

Alors que Raziel s'apprêtait à répondre, sûrement en nuançant ses propos, James l'en avait empêché d'une main levée. Pas la peine, il comprenait parfaitement les appréhensions encore sous entendues de son ami. Et, oui, ce jour viendrait où sa venue impliquerait bien des choses. Mais pas aujourd'hui.

Rassures-toi... Je ne suis venu que pour te présenter mes plus sincères condoléances. Je suis vraiment désolé. Kiriel et moi ne nous entendions pas forcément bien mais je sais qu'il était un homme meilleur que le monde ne le pensait.
Et qu'il ne le pensait lui-même aussi souvent...
En effet... Heureusement que ta mère était là, toujours, pour lui.
Pour nous tous...

Avait murmuré dans un souffle celui qui sembla se perdre dans ses douloureux souvenirs. Raziel était là quand les miliciens étaient venus pour Candy. Il était encore si jeune... Et pourtant il avait su réagir, affronter l'horreur de voir ce que le Nouvel Ordre et ses sbires avaient fait enduré à sa mère avant que de lui accorder le repos éternel. Enfin presque éternel... Le regard de James qui se détournait et se portait au loin, comme absorbé par ce monde encore en pleine mutation. Et ces mots qu'il prononça d'une voix bien moins assurée qu'il ne l'aurait voulu.

Candy était une femme bien. Elle ne méritait pas ce qui lui est arrivé...
Et c'est toi qui dit cela ?
Ne fais pas cela... J'ai toujours fait de mon mieux pour vous protéger tes parents et toi. J'ai vraiment essayé Raziel !
Pas suffisamment apparemment... Mes parents sont morts Ste... James ! Ils sont morts ! Et demain qu'adviendra-t-il de notre fils à Matteo et moi ? Le protégeras-tu lui aussi ? Comme tu avais déjà juré de protéger mes parents peut-être ?
Tu es injuste ! J'ai fait tout ce que je pouvais encore faire pour ta famille ! Et à chaque fois que vous en avez eu besoin j'ai répondu présent ! Et si tu veux vraiment qu'on en vienne à parler de ton fils...

Là le regard de Raziel s'était vraiment assombri alors que son doigt semblait prêt à accuser celui vers qui, pourtant, il se contenta de porter pour mieux l'ancrer son regard.

Je t'interdis James ! Tu m'entends ? Je t'interdis !
Interdis moi tout ce que tu veux cela ne changera rien à cette réalité que nous connaissons aussi bien l'un que l'autre ! Tu voulais cet enfant, non ?
Oui ! Matteo et moi désirions plus que tout devenir pères !
Et que vous ai-je répondu quand vous êtes venus me voir pour me supplier de vous aider ?
...
Que vous ai-je répondu Raziel ?!
Que tu le ferais... Mais...
Mais ?
Mais que nous devions être conscients que cela aurait un prix...
Exactement... Et je vous ai déconseillé d'avoir recours à moi pour cela... Que vous devriez aller voir une mère porteuse ou n'importe quelle autre femme susceptible de vous aider ! N'importe qui mais pas moi ! Surtout pas moi Raziel !

Le ton était monté de part et d'autre avant que de, brusquement, retombé. Et les regards, devenus un moment si durs et froids, étaient de nouveaux mers sereines. Raziel lui-même semblait s'être calmé et c'est d'un ton plus amical qu'il reprenait maintenant, son regard toujours ancré aux silhouettes de son fils et de son neveu.

Ils sont tout ce que nous avons James... Tu ne peux pas attendre de moi que je laisse deux enfants innocents aller droit à l'abattage... Tu ne peux pas me demander cela !
Je ne te demande rien... Ce n'est pas moi le responsable. Je ne l'étais pas hier, ne le suis pas aujourd'hui et le serai encore moins demain...
Alors c'est la faute à qui hein ? A pas de chance ? Au fichu destin qui nous est tombé dessus sans que nous ne lui ayons rien demandé ? A qui dois-je en vouloir James ? A qui ?!
Tu le sais aussi bien que moi...
Elles, bien sûr... Elles qui ont fait le malheur de mes parents ! De mon frère et de ma sœur ! Elles qui, si je te suis bien, feront demain le malheur de nos enfants ? Parce que c'est bien cela James, n'est-ce pas... Elles, vont revenir ...
Oui.

De nouveau le silence était retombé entre eux et leurs regards s'étaient enfuis ensemble... Dans la même direction que ce nuage de nicotine qui s'élevait depuis le bout incandescent de leurs cigarettes.

Tu les protégeras ?
De mon mieux tu as ma parole.
Puis-je te poser une question ?
Vas-y... J'y répondrais si je le peux.
Lequel ?
Pardon ?
Lequel d'entre eux ?
James n'avait pas répondu mais laissé son regard errer de l'un à l'autre de ces enfants encore tellement inconscients de ce qui les attendrait bientôt. Un moment qui sembla s'éterniser et que seuls les soupirs de l'intéressé venaient rythmer. Puis une tête qui dodelinait en s'abaissant tandis que les mots fusaient. Douloureux.

Je l'ignore... Sincèrement, je suis au jour d'aujourd'hui incapable de te répondre.
Et quand le seras-tu?
Sûrement quand il sera trop tard...
Tu as une idée au moins ?
Aucune qui soit de nature à t'apaiser...
Roméo...
Prends soin de ton fils Raziel... C'est tout ce que je peux te dire pour l'instant.

Avait conclu celui qui, écrasant son mégot se détournait déjà.

James ?
Je te l'ai déjà promis : je veillerai sur lui.
Merci.
Ne me remercies surtout pas...
Pourquoi ?
Parce qu'il est une chose dont je ne pourrais jamais protéger ton fils Raziel...
Laquelle ?
Lui-même...
Pardon ?
Tu l'as dit toi-même... Il lui ressemble... Non, il leur ressemble de plus en plus. Et l'histoire ne fait jamais que se réitérer. Quoique l'on désire... Quoique l'on fasse...  Certaines choses ne changeront jamais.
James ? Que sais-tu ? Dis le moi !
Elle s'appellera Eden.
Qui ? Qui est cette fille ?

Là encore il avait marqué une pause, sa main sur la portière de sa voiture et un sourire las accroché à ses lèvres encore pincées.

La mienne.

Ou comment soigner sa sortie encore mieux que son entrée... Non ? 




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James
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Jeu 1 Fév - 11:18
Ma Vie

CHAPITRE III



Sainte Mangouste,
Il y a tout juste vingt ans,

Comment cela se passe-t-il ?
A peu près de la même manière qu'il y a très précisément... deux minutes ?
...
James... Pourquoi tu ne viendrais pas simplement assister à la naissance de ton enfant ? Ce n'est pas que je ne sois pas...

Mais la fin des paroles prononcées par l'homme au bout du fil intangibles se perdirent dans ce néant dans lequel James les plongea en, pour sûrement la centième fois depuis une heure, lui raccrocher au nez. Pas grave, David comprendrait. Ou pas. En tous cas il lui pardonnerait. Et même s'il ne le faisait pas cela ne changerait rien ! Il était tout bonnement hors de question que l'homme, assis une fois encore derrière le volant de sa dernière Aston Martin, ne mette un seul pied dans ce fichu hôpital ! Et son regard qui se voilait légèrement alors que, malgré lui et l'estomac noué, il relevait les yeux vers ce bâtiment qu'il ne connaissait que trop bien. Lui qui en avait arpenté les moindres couloirs, souvent au pas de course. Lui qui en connaissait les moindres pièces et hideux petits secrets. De ceux qui glaceraient le sang de plus d'un Haut Dignitaire si seulement ils venaient à les découvrir. Heureusement, surtout pour lui, cela n'arriverait pas. Jamais ! Il y veillait bien trop jalousement depuis son retour à la vie humaine... Non... Jamais personne ne découvrirait la sinistre vérité dont il avait, depuis la nuit des temps, la clé unique. Une sonnerie qui le tirait de ses songeries aussi solitaires que sombres et sa main qui, dans un geste las, saisissait ce téléphone dont il ne se séparait plus jamais. Lui qui, il y avait près d'un siècle maintenant, trouvait ces choses complètement ridicules... Comme quoi, et quoiqu'il puisse bien tenter encore de se dire pour se leurrer, lui aussi changeait et évoluait ! Un soupir accompagné d'une grimace devant le nom qui s'affichait sur son écran et sa voix, sèche et dure, qui lançait

Le travail est en cours. Tenez-vous prêts. Je devrais être chez vous dans les prochaines heures. Tout est-il prêt ?

Une réponse qui lui fut donnée et lui arracha une grimace tandis que ses prunelles se mettaient à irradier de leurs feux les moins naturels.

Nous avions un accord. Pas question que je revienne dessus ! Et, au cas où il me faudrait vous le rappeler : il est trop tard pour que vous songiez seulement à reculer !

De nouveau des mots, tellement de mots, qui à chaque fois qu'ils résonnaient à son oreille alimentaient l'ire en lui. Ils tentaient de négocier, de lui arracher plus encore. Ils se pensaient en position de force ? Ils ne l'étaient pas. Et James entendait bien le leur prouver. Plus tard. Quand son enfant serait enfin née et aurait été mise en sécurité. Alors, et alors seulement, il infligerait à ces avides et minables petits humains une bien cinglante leçon. Mais, pour l'instant, mieux valait faire croire qu'il consentait à entrer dans leur jeu. Faisant de gigantesques efforts sur lui-même pour étouffer le mépris et la fureur dans sa voix il s'était contenté de répondre

Soit, je ferais comme il vous plaira. Mais que les choses soient bien claires entre nous : c'est la première et la dernière fois que je vous cède !

Ses interlocuteurs, aussi idiots qu'âpres au gain, n'avaient pas même cherché à savoir ce qui se cachait derrière cette si prompte et facile reddition. Ils l'auraient du... Tant pis pour eux ! Ils apprendraient, mais bien trop tard, que la curiosité est parfois un bien vilain défaut qui peut, néanmoins, sauver une vie ! Et c'est cette douce pensée qui fit sourire James alors que, se terrant dans son mutisme habituel, il laissait ses prochaines proies babiller comme si de rien n'était. Tout était prêt ? Apparemment, oui. Les faux papiers avaient été achetés et testés, l'argent était bien arrivé sur leur compte et les places étaient prises pour le vol de ce soir. Feignant la satisfaction, l'homme avait finalement raccroché avant que de se laisser couler dans le siège en cuir. Nerveusement, plus encore que la dernière fois, il laissa de nouveau son regard dériver jusqu'à la fenêtre située au dernier étage de l'aile ouest. L'étage de la maternité. Pas celle, de fortune, où se pressaient en masse les femmes de la plèbe. Mais celle, immaculée et cossue, où les femmes de la soit disant bonne société pouvaient dans la plus parfaite des intimités et le plus grand des secrets, donner la vie. Femme ou maîtresses de Grand Maître... Fille mineure de Grand Inquisiteur... Ou milicienne dépassée par les événements, c'était là que toutes ces dames venaient se faire délivrer de leurs souffrances. Enfanter avait, aux yeux de James, toujours représenté le plus grand des miracles. La plus belle chose dont l'humanité fut capable elle qui, d'ordinaire, ne sait que détruire et gâcher. Et, non, il ne comprenait pas que ces femmes voient la maternité comme une douleur indicible et presque honteuse... Qu'elles méprisent tant la vie en elles qu'elles s'empressaient de l'abandonner dès que celle-ci paraissait. Nombre de ces génitrices refusant d'être réellement mères ne regardaient pas même leur progéniture. Sally serait-elle de celles là ?

Lui, espérait secrètement qu'il n'en serait rien. Que peu importaient bien les mensonges, mesquineries et autres manipulations qui n'avaient pas manqué d'émailler leur relation depuis le premier jour... Oui, James espérait encore vraiment que Sally saurait aimer leur enfant. Et alors qu'il laissait ses paupières s'abaisser juste avant que sa tête, si lourde, ne vienne toucher le cuir du volant, il n'avait pu s'empêcher de penser à elle. Sally... Elle qui l'avait surpris au-delà même de ce qu'il pensait seulement plus possible. Quand leurs routes s'étaient croisées il avait su. Que ce serait elle qu'il choisirait pour ses si nébuleux et quelque part bien guerriers desseins. Cette femme qui, sans cesse, doutait... Elle était douée pourtant. Peut-être même bien la plus douée de sa génération. Mais il y avait en elle comme une fêlure, une plaie béante qui, sans cesse, la noyait dans les pires et plus profonds des méandres du pernicieux doute. Et, James ne chercherait jamais à le nier, il avait méprisé cela. Cette faiblesse aussi stupide qu'illégitime. Cette fragilité qui, inconsciemment, lui rappelait tant celle de sa première femme. Oui, songea-t-il dans un soupir profond et las : il avait détesté Sally. Mais cela ne lui en avait rendu les choses que plus faciles encore. Au moins n'avait-il pas eu le moindre scrupule à se jouer de ce cœur et de cette âme bien trop tendres pour ce monde de fauves. Alors, sans lui mentir sur celui qu'il était alors, il avait gagné sa confiance. Lui avait fait miroiter les plus belles des promesses. Certaines, il les avait tenues. Il avait présenté Sally aux gens qui comptaient et importaient. Lui avait permis de décrocher ses toutes premières apparitions dans le monde si faux du show-business. Et... De nouveau un soupir qui lui échappait quand il soupçonnait ne pas lui avoir menti quand, dans l'intimité de leur couche, il lui susurrait tendrement tenir à elle. Se pourrait-il, qu'en réalité, il se soit leurré lui-même ? Se pourrait-il qu'il soit réellement tombé amoureux de cette femme ?  De nouveau son téléphone qui sonnait et lui qui n'en grommelait que plus encore quand, dans un geste violent, il décrocha. Avant que de se calmer aussi sec dès les premiers mots de son interlocuteur énoncés.

Ca se passe mal ! On risque de les perdre l'une et l'autre... Ramènes toi !

Pas même la peine, le temps ni encore moins l'envie de répondre à cette injonction à laquelle James se pliait déjà. Avant même que d'avoir songé à raccrocher, il avait déjà bondi hors de sa voiture. Et sans prendre le temps de seulement fermer la portière, il s'était élancé vers ce bâtiment où, quelques instants plus tôt, il se jurait de ne pas pénétrer. Mais tout venait, comme toujours chez les humains, de changer. Et alors qu'il sentait son cœur se mettre à battre douloureusement en sa poitrine... Alors que son souffle se faisait plus court et que sa foulée, elle, s'allongeait d'autant... James s'accablait des pires, et malheureusement si légitimes, des reproches. Comment avait-il pu songer, ne serait-ce qu'une seule seconde que cet accouchement se passerait bien ? Comment, par tous les dieux inexistants et tous les démons irréels, avait-il pu oublier la réalité ? Et c'est là qu'il lui en voulut à elle. Sally, bien évidemment. Parce que c'était de sa faute ! Elle qui lui avait si bien tourné le sens et peut-être même bien le cœur qu'il en avait perdu de vue ses objectifs. Elle qui, quand furieuse et dépassée elle était venue lui annoncer cette grossesse qu'il avait minutieusement voulue et planifiée, lui avait tout fait oublier. Il n'avait vu qu'elle. Elle et son ventre encore si plat mais qui recelait un peu de lui et un peu d'elle... et beaucoup de tant d'autres choses aussi et hélas mille fois hélas ! Ces choses qui, aujourd'hui, se rappelaient si violemment au bon souvenir de celui qui, essoufflé et le rouge aux joues surgissait dans la salle de travail.

Foutez le camps ! Tous !

Sursautant à ces mots qu'ils n'attendaient pas, l'équipe présente se retourna dans un même mouvement, dardant de leurs regards interloqués cet être qu'ils ne connaissaient pas et qui semblaient fermement décidé à leur dicter leur conduite. Pour qui se prenait-il ? Déjà l'une des infirmières au sourire démenti par la gravité de son visage s'approchait. Elle tendait doucement et délicatement ses mains devant elle et murmurait de sa voix paisible des mots qui se voulaient sûrement rassurants mais que James balaya d'un souffle rageur... et d'une démonstration plus spontanée que réellement désirée de sa puissance magique. Un vent comme jailli de nulle part s'était emparée de la pauvre femme qui, l'instant suivant, s'en allait s'écraser dans un fracas d'os brisé contre le mur le plus proche. Des glapissements et des hurlements de panique qui s'élevèrent alors et que James, rejoint par David, eut vite fait d'étouffer d'un sort bien et si promptement lancé.

Bien joué... Maintenant on va devoir s'occuper de tous les témoins gênants !
A toi de jouer ! Et ne me dis pas que cela te dérange !

Puis, la haine inquiète faisant trembler chacun de ses membres, il s'était retourné vers ce corps inconscient reposant encore sur sa table de travail. Sans même avoir besoin de prendre la moindre constante le médecin en lui savait que le temps lui était désormais compter. S'il voulait sauver cette enfant dont il ne percevait pas même le sommet du crâne... et cette femme qu'il se détestait de découvrir apprécier autant. Peut-être même un peu plus encore ? Pas le temps non plus de s'attarder sur ces considérations idiotes ! Déjà il avait jeté au sol son pardessus et son pull. Ses manches avaient été retroussées et il passait ses mains au gel quand il entendit sa patiente si particulière gémir dans son inconscience. Elle souffrait. Sûrement. Mais même lui l'insensible patenté ne put réprimer un rire étouffé en entendant sa maîtresse râler dans son néant de douleur.

Continues de me maudire ma belle... Tant que tu m'en voudras alors je sais que tu te battras pour pouvoir, demain, me le faire payer...

Une main tendre qu'il avait passé sur le visage de la future mère et ses mots qui se firent plus doux qu'ils ne l'avaient sans doutes jamais été. Plus qu'ils ne le seraient jamais plus aussi...

Tiens bon Sally... Ne m'abandonnes pas... S'il-te-plaît... Bats toi !

Puis, son visage se ferma lui aussi. Et tandis que David se chargeait de neutraliser tous ceux qui, sinon, témoigneraient contre eux dès ce soir, il fit ce qu'il s'était là aussi promit de ne plus jamais faire. User de cette magie qui avait toujours été sienne et que, même après son ultime confrontation aux Entités, il n'avait pas totalement perdue. Certes, en user l'épuisait tant qu'il lui fallait désormais des jours et voir même des semaines pour s'en remettre... Certes, en user était aussi la plus perfide des manières d'éveiller un peu celles qu'il craignait pourtant tellement de voir revenir... James avait même suspendu une seconde, une seule, ses gestes. Il était désormais à la croisée des chemins lui aussi. Il y avait quatre-vingts ans il avait maudit les Entités et leurs Elus pour ces choix, si subjectifs, qu'ils avaient pris. Themis qui, pour sauver Candy, avait permis la création d'une première hybride. Kiriel qui avait embrassé cette malédiction... Un Mangemort doté d'un cœur... un comble ! Et que dire de ces Nephilims qui ne possédaient pas plus de jugeote ? Tous, il les avait fustigé pour l'inconséquence de leurs choix ! Et, aujourd'hui, c'est lui qui s'apprêtait à faire pire encore.

Sa main qui s'attardait sur ce ventre sur le point d'exploser ou de se transformer en un bien sordide cercueil... Il la sentait. La vie qui brûlait d'impatience d'éclore. La puissance qu'il attendait mais le surprenait au point presque de l'effrayer et, oui, de le faire reculer. Qu'avait-il donc fait ? Dans quelle folie s'était-il engagé ? Le doute, pernicieux et insupportable qui soufflait en lui, ruisselait dans ses veines et transpirait par chacun des pores de sa peau blême. Il avait voulu faire le bien, se répétait-il encore et encore. Il ne voulait que donner une chance aux humains de contrer le chaos approchant. Mais le mieux n'est-il pas, si souvent, l'ennemi juré du bien ? En voulant aider n'était-il pas sur le point de condamner ? Sa main déjà se reculait, prête à abandonner, quand il commit l'erreur de la regarder elle. Et rien qu'elle. Sally... S'il abandonnait alors c'était aussi elle qu'il condamnait à une mort plus que certaine désormais. Et James découvrit l'atrocité de la condition humaine... Le cœur finit, toujours, par l'emporter sur la raison !

Puisses tu un jour me pardonner...

«  Puisse le monde jamais me pardonner ce que je m'apprête à faire... » S'était-il murmuré une ultime fois à lui-même avant que de laisser sa magie se manifester. Dans toute sa splendide et si violente horreur. Les murs qui se lézardèrent brusquement, parcourus par ces veines d'un rouge sombre qui s'élançaient en des entrelacs d'arabesques presque gothiques. Ce sol qui se mit à gronder sous les pieds de ceux encore debout ou en vie et où le carrelage immaculé se fissurait à son tour, explosant en une mélopée sourde. Et, évidemment, ces ténèbres qui s'engouffraient par chacune de ces failles surnaturelles pour mieux se précipiter, mains intangibles et empressées vers la haute silhouette de l'homme. Tourbillonnant autour de lui, l'effleurant et l'agrippant de leurs doigts impatients elles ne mirent pas plus de quelques secondes à le débarrasser de ses oripeaux de tissus. Les chairs humaines qu'elles égratignaient avec haine et rage, laissant le sang s'échapper pour mieux ruisseler à ce sol qui semblait s'en nourrir jusqu'à s'en repaître. Les muscles décharnés qui se bandaient et saillaient au point de donner l'impression qu'ils allaient exploser. Et ces hurlements que la partie humaine de James hurlait alors qu'il sentait ses deux natures si violemment s'opposer pour mieux tenter, il l'espérait, parvenir à cohabiter. Il le fallait ! Absolument ! Pour accomplir ce qui était une violation de l'ordre naturel. Pour lui permettre, à elle, de naître.

James !
Ne t'approches pas ! Ne t'approches surtout pas !

«  Je vais bien... Très bien même... Trop bien sûrement aussi... » Ne pouvait s'empêcher de penser celui qui éprouvait la plus troublante et dérangeante des satisfactions à retrouver, même si ce n'était que pour quelques instants trop courts, sa réelle nature. Le mage en lui l'emportait enfin et ce dernier exultait de pouvoir ainsi user de ses pouvoirs trop longtemps bridés ! Là, dans la pulpe de ses doigts tellement mortels maintenant, il sentait la puissance affluer et se plier à sa volonté. Il le savait, le monde lui appartenait ! Il pouvait faire ce que bon lui...

«  N'oublies-tu pas quelque chose Stefen ? Ou quel que soit le prénom que tu prétendes aujourd'hui être tien d'ailleurs... Ce que tu es et possèdes, c'est à nous et uniquement à nous que tu le dois ! »


Un ricanement qui s'échappait de l'écorché vif alors qu'il relevait ses globes oculaires vers ces cieux emplafonnés d'où semblaient jaillir ces voix d'outre-tombe si familières.

Ne l'aviez-vous pas prédit il y a huit décennies de cela ? Ne l'aviez-vous pas prophétisé ? Les enfants finissent toujours par trahir leurs parents !

«  Nous ne t'avons jamais voulu le moindre mal... T'avons même laissé libre de vivre pleinement ta folie humaine... Et voilà comment tu nous remercies ? »


Je ne vous dois plus rien depuis longtemps ! Pendant des siècles je vous suis demeuré loyal et fidèle... Pendant des siècles je vous ai servies sans jamais rien demander en retour... Et ce quoiqu'il ait pu m'en coûter ! Alors, non... N'attendez pas de moi que je pose aujourd'hui encore genou à terre devant vous !

«  Que ferions-nous donc de ton allégeance ? Penses-tu réellement que nous en ayons encore besoin ? Aurais-tu oublié à quel point les choses ont pu changé pour nous aussi ? Celles que tu servais hier et celles que nous serons bientôt n'ont plus rien à voir ! Et nous doutons que tu ais réellement envie de le découvrir... »


Oh non ! Celui qui s'appelait jadis Stefen n'avait pas oublié ! Bien au contraire, même... Il savait, mieux que personne, ce que les Entités avaient été contraintes de devenir en 2001. Et, il le savait tout aussi pertinemment, elles avaient su tirer profit de la cinglante leçon que les anciens Elus leur avaient infligée. Les Entités s'étaient adaptées et, comme elles le lui laissaient si bien sous entendre, elles seraient bientôt de retour.

«  Comprends-tu aussi pourquoi nous te sommes reconnaissantes ? Le comprends-tu vraiment James ? »


Il aurait voulu leur aboyer dessus. Leur cracher à leurs figures invisibles cette réponse qui lui démangeait la langue et les lèvres. Mais il se ravisa bien vite. Parce qu'il comprit, mais hélas bien trop tard, son erreur. Si les Entités l'avaient aussi bien laissé faire... Si elles l'avaient laissé manigancer ainsi... Le regard du décharné vif qui glissait vers le corps toujours inconscient et de plus en plus blême de Sally et ses poings à vif qui se serraient à en pisser plus de sang encore. Avant que sa voix, rendue tremblante par la plus inquiète des fureurs, ne hurle

Cette enfant est la mienne ! Vous n'avez pas le droit ! Elle est humaine !

«  Vraiment ? Sa mère terrestre est humaine. Mais ni toi ni elle ne le serez jamais ! Et tu es un sot que de l'avoir si vite et si bien oublié ! Nul, toi et ta fille moins que les autres, ne peut renier sa nature profonde.


Je ne vous laisserai pas faire ! Jamais !

«  Tu as eu l'occasion de choisir et tu l'as saisie. Aujourd'hui encore tu as fait ton choix. Tu vas sauver cette femme à laquelle, une fois de plus, tu as commis l'erreur de t'attacher sincèrement. Tu aimes cette humaine ! »


« Oui, j'aime Sally... » ne put-il s'empêcher de répondre intérieurement. Et cette larme de sang qui s'écoulait de son œil globuleux alors qu'il comprenait sa si grande erreur. Celle que, il y avait bien longtemps, il avait déjà commise. Quand il avait permis à Ariane de naître... et laissé la femme de sa vie en mourir. Et tout cela pourquoi ? Stefen n'avait pas su, pas pu sauver son enfant ! Et bien qu'il n'en ait jamais parlé à personne il ne se passait pas une seule minute depuis où il ne se reproche pas son choix.... Pas une seule journée sans qu'il ne se flagelle à s'en maudire pour avoir laissé ses sentiments l'entraîner sur la plus mortelle des pentes. Celle où tous les êtres auxquels il avait eu la faiblesse de tenir étaient morts dans les plus atroces des souffrances. Et aujourd'hui cela était sur le point de recommencer ? Non, James se jura que, cette fois, les choses seraient différentes ! Parce que, lui, était différent ! Parce que cette femme qu'il reconnaissait enfin aimer, était elle aussi différente ! Sally se pensait peut-être faible et démunie face à un monde cruel mais elle ne l'était pas ! Lui le savait ! Et il le murmurait alors que, s'étant précipité à ses côtés, il avait saisi sa main.

J'ai confiance en toi Sally... Je crois en toi ! Alors bats-toi ! Pour toi et tous ces rêves que tu as et qui, je te le promets, finiront par se réaliser. Bats toi ! Pour cette enfant que tu portes et qui sera toujours la preuve de cet amour que je n'ai pas su te confesser quand j'en ai eu la possibilité. Bats toi ! Pour ce nous qui n'existera probablement jamais mais qui m'importe plus que tu ne le réalises... Je t'en supplie ma belle... Bats toi ! Bats toi...

Et il les pensait ces mots qui demeureraient enfouis à jamais dans un recoin de l'inconscient de cette femme qu'il ne sauvait que pour mieux, demain, y renoncer. Parce que Sally méritait mieux que la vie de fuite et de combats que James avait faite sienne. Parce que cette femme qu'il admirait et aimait était appelée à une toute autre destinée. Et parce que, bien trop souvent hélas, aimer impliquait de s'éloigner. Alors James le ferait. Il partirait. Débuterait cette infinie fuite en avant qui l'amènerait, un beau jour, à affronter ses pires et plus anciens démons. Jusqu'à ce moment où, il le savait et l'assumait déjà, il lui faudrait répondre de ses crimes humains ou non. Ce fatidique instant où, à elles aussi, il devrait rendre des comptes.

«  Au moins cette vie humaine là t'aura-t-elle permis d'acquérir une once de sagesse... »


Qu'attendez-vous de moi ?! Que voulez-vous?

«  Tu le sais pertinemment... N'en as-tu pas parlé, à mots couverts, à ton si grand ami Raziel il y a peu ? Nos enfants auront bientôt besoin d'être guidés et protégés. Seras-tu là, à leurs côtés ? Veilleras-tu sur eux comme tu l'as déjà promis à l'humain ? »


Je n'ai qu'une parole... Et le serment que j'ai en effet fait à Raziel je vous le fais à vous aussi. Aidez-moi à sauver ma femme et alors je veillerai sur votre enfant.

«  Nos enfants... Au pluriel James... Au pluriel !  »


Vos ?

«  Allons... James... Réfléchis un peu veux-tu ? »


Et il comprit... Que malgré ses efforts désespérés pour leur échapper il n'avait jamais été, toutes ces décennies, que leur pion aveugle et docile. Que chacune de ces décisions qu'il avait cru prendre librement lui avait été insufflées par ces Entités revenues aujourd'hui le hanter... La liberté n'était-elle donc qu'une douloureuse farce ? Une grotesque illusion ?

«  Le temps presse... Pas pour nous qui en sommes maîtresses mais pour cette humaine dont le corps sera bien trop épuisé pour être sauvé... Alors nous ne te le demanderons qu'une seule et unique fois : protégeras-tu nos enfants ? »


Il n'avait pas le choix et ne le savait que trop bien. Il était dos au mur et se devait d'abdiquer devant celles qui, hier comme aujourd'hui, avaient tous pouvoir sur lui. Cependant, James le savait aussi très bien, les Entités avaient autant besoin de lui qu'il avait besoin d'elles. Aussi abattit-il sa dernière carte, énonça-t-il sa seule et unique requête

J'exige que, quoiqu'il arrive aujourd'hui ou demain, vous laissiez Sally tranquille. Jamais, et je dis bien jamais, elle ne doit se retrouver mêler à nos histoires ! Je veux qu'elle puisse vivre la plus normale des vies. Si nous sommes d'accord alors nous avons un accord !

«  Et pour l'enfant ? »


Cessez donc l'ironie elle ne vous sied guère !

«  Soit mais nous trouvons dommage que tu ne goûtes pas notre trait de cette ironie dont les humains, comme toi désormais, sont à priori si friands... »


Avons-nous un accord ?

«  Si de ton côté tu consens à nous abandonner ta fille alors, oui, tu auras ton accord. »


Nous savons que, de toute manière, Eden a toujours été plus vôtre que mienne...

«  Est-ce un Oui ? »


Il avait hésité mais, une fois encore, c'est la vision de Sally agonisante ou presque, qui l'avait poussé à prononcer cet ultime mot

Oui.

«  Alors qu'il en soit fait, une fois encore, selon ta volonté ! »


Amen ?



CHAPITRE IV

L'histoire de votre personnage.



CHAPITRE III

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James
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Jeu 1 Fév - 11:18
Ma Vie

CHAPITRE I

L'histoire de votre personnage.



CHAPITRE II

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CHAPITRE III

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Jeu 1 Fév - 11:22

Ce moment où tu devrais grapher mais tu t'es inscrit et que du coup cela te démange de fichotter... James  " Si jamais Dieu existe vraiment alors nous finirons tous en Enfer ! " [UNDERCO] 391044821
Et ultime défi pour ma plume si bavarde ? Finir mon histoire en 3 postes maximum... On y croit ! James  " Si jamais Dieu existe vraiment alors nous finirons tous en Enfer ! " [UNDERCO] 1834094237
Du coup je signalerai dès que ce sera fini James  " Si jamais Dieu existe vraiment alors nous finirons tous en Enfer ! " [UNDERCO] 1443399959 Ange

Et comme j'ai quand même besoin de peaufiner deux ou trois détails avec Sally on se choppe ce soir sur la cb si tu es dispo ? Ange
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Jeu 1 Fév - 18:13
Ahaha ! Trois post maximum elle est bonne celle-là ! James  " Si jamais Dieu existe vraiment alors nous finirons tous en Enfer ! " [UNDERCO] 635128694

Je serais connecté dans ce cas-là ; elle me manque cette Sally alors que je ne l'ai jamais joué finalement xD
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Fergus Moffat
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Jeu 1 Fév - 21:16

Hey ! Douterais-tu de mes capacités petit Nounourson ? James  " Si jamais Dieu existe vraiment alors nous finirons tous en Enfer ! " [UNDERCO] 1834094237
J'avoue moi aussi je doute sérieusement de ma crédibilité sur ce coup là James  " Si jamais Dieu existe vraiment alors nous finirons tous en Enfer ! " [UNDERCO] 391044821

Et tu veux que je te dise : raboules Sally quand tu auras le temps qu'on joue enfin notre lien et puis elle manque à nombre de mes persos la mistinguette James  " Si jamais Dieu existe vraiment alors nous finirons tous en Enfer ! " [UNDERCO] 1443399959 James  " Si jamais Dieu existe vraiment alors nous finirons tous en Enfer ! " [UNDERCO] 4128813453

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Jeu 1 Fév - 21:38
Je suis la CB, avec un peu de retard ! Si tu repasses dans le coin... James  " Si jamais Dieu existe vraiment alors nous finirons tous en Enfer ! " [UNDERCO] 1008365438
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Fergus Moffat
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Jeu 1 Fév - 21:47

Baribaribaaaaaa ! Ich bin da !

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